Emmanuel Macron s’est à nouveau exprimé ce mardi 5 octobre sur la relation entre la France et l’Algérie qui est plongée dans une crise d’une ampleur inédite, après ses propos sur le système algérien et la colonisation.
Dans un entretien à France Inter, le président français a dit souhaiter « l’apaisement » entre les deux pays, tout en exprimant « tout son respect pour le peuple algérien ». Il a expliqué qu’il entretenait des « relations vraiment cordiales » avec le président Abdelmadjid Tebboune, dont il a dit qu’il est pris dans un « système très dur ».
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Tenus jeudi 30 septembre lors d’une rencontre avec des jeunes français dont les familles ont participé à la révolution algérienne, ces propos ont été rapportés par Le Monde samedi 2 octobre.
Le même jour, la présidence de la République a annoncé le rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris pour « consultation », et dénoncé des propos « irresponsables » de la part de Macron. L’Algérie a également interdit son espace aérien aux avions militaires français opérant au Sahel.
Après avoir fait de grands pas sur le chemin de la réconciliation des mémoires entre les deux pays, en qualifiant notamment le colonialisme de crime contre l’humanité en 2017, le président Macron a tracé un nouveau chemin avec le rapport établi par l’historien Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie.
« Mais nous avons enclenché un travail, avec le rapport que nous avons demandé à Benjamin Stora (…), avec la jeunesse française et franco-algérienne, et je continuerai ce travail », a-t-il annoncé, tout en maintenant ses propos qui ont provoqué un tollé en Algérie. Le président Macron ne recule pas et prévoit d’autres tensions avec l’Algérie. « Il y aura immanquablement d’autres tensions », a-t-il dit, en affirmant que « ce ne sont que des histoires de blessures ».
« Le problème c’est que beaucoup sont inconciliables les unes avec les autres. Or, on est tous ensemble dans le même pays, et donc on doit avoir un projet national qui nous embarque », a-t-il expliqué, en soulignant que « ce n’est pas un problème diplomatique », « C’est d’abord un problème franco-français », a-t-il expliqué.