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Algérie – France : malgré la crise, Macron maintient le travail de mémoire

La nouvelle crise entre Alger et Paris ne remet pas en cause le travail de mémoire et la commission mixte d’historiens mise en place conjointement entre les deux pays. C’est ce qui ressort des déclarations faites par l’Élysée à l’issue d’une rencontre entre Emmanuel Macron et les membres de la commission.

Le président français a reçu le panel d’historiens jeudi 19 septembre à l’Élysée. Il s’est dit “déterminé”, malgré les tensions récurrentes entre les deux pays à poursuivre le travail de “mémoire, de vérité et de réconciliation” sur le passé colonial de la France en Algérie, rapporte l’agence AFP ce dimanche 22 septembre.

Devant les dix membres de la commission mixte, Emmanuel Macron a « appelé de ses vœux » à ce que le travail entamé puisse aboutir et que puissent être concrétisées les « propositions concrètes formulées », ajoute l’agence de presse française, citant l’Élysée.

Le président Macron a souhaité pendant la même rencontre que les propositions qui ont été faites permettent à la France de “porter un regard lucide sur le passé et de construire, dans le temps long, une réconciliation des mémoires, dans une démarche d’éducation et de transmission pour les jeunesses française et algérienne”, ajoute la même source.

L’institution de la commission mixte a été décidée lors de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie en août 2022. Ses membres, cinq Algériens et autant de Français, ont été désignés et installés fin 2022 et début 2023.

La commission a tenu plusieurs rencontres en France et en Algérie et fait des propositions concrètes notamment concernant les archives et la restitution par la France à l’Algérie de certains objets de la période coloniale.

Malgré la crise entre Alger et Paris, Macron se dit attaché au travail de mémoire avec l’Algérie  

La nouvelle crise entre Alger et Paris a suscité des interrogations sur l’avenir de cette commission et plus globalement du travail de mémoire engagé conjointement.

La crise a été déclenchée fin juillet par la décision de la France de s’aligner complètement sur les thèses marocaines dans le dossier du Sahara occidental. En réaction, l’Algérie a annoncé le 31 juillet le retrait de son ambassadeur à Paris, Saïd Moussi.

Des prémices de dégel ont toutefois commencé à apparaître après l’élection algérienne du 7 septembre. Emmanuel Macron a été le premier dirigeant occidental à féliciter le président Abdelmadjid Tebboune pour sa réélection.

Il lui a exprimé son attachement  à “la relation exceptionnelle” avec l’Algérie et sa volonté de “poursuivre résolument” ensemble le “travail ambitieux” lancé depuis la déclaration d’Alger en août 2022.

Le 11 septembre, Macron a dépêché à Alger une diplomate de haut rang, sa conseillère aux affaires nord-africaines et moyen-orientales Anne-Claire Legendre, qui a été reçue par le président algérien auquel elle a remis un message de son homologue français.

La divulgation de la volonté d’Emmanuel Macron de poursuivre le travail de mémoire avec l’Algérie survient au lendemain de la nomination comme nouveau ministre de l’Intérieur français de Bruno Retailleau, connu pour ses positions tranchées contre la démarche mémorielle du président français avec l’Algérie. Cette nomination pouvait être perçue à Alger comme un signal très négatif.

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