Politique

Algérie – France : Tebboune pose ses conditions pour la visite à Paris

La visite d’État que devrait effectuer le président Abdelmadjid Tebboune continue de susciter des interrogations. Prévue initialement en mai dernier, cette visite qui devrait donner une nouvelle base pour les relations entre l’Algérie et la France, a été reportée à juin, avant d’être ajournée de nouveau pour une date non encore définie.

Interrogé lors de son entrevue périodique avec des médias algériens qui a été diffusée samedi soir sur la Télévision algérienne, le président Abdelmadjid Tebboune a répondu : « Cette visite n’a pas été annulée. » « Nous attendons le programme de la visite de la part de la présidence française », a-t-il dit, laissant entendre que la balle est dans le camp français.

Algérie – France : Tebboune parle d’un désaccord sur le programme de sa visite à Paris

Le chef de l’État a toutefois posé ses conditions. « Une visite d’État a ses exigences. Elle doit être couronnée de résultats tangibles, ce ne sera pas une visite touristique », a énuméré le président de la République, en affirmant que cette « visite aura lieu une fois qu’on se sera mis l’accord sur le programme ». Plus précis, le président Tebboune a révélé l’existence d’un désaccord entre l’Algérie et la France sur le programme de la visite.

« Les visites d’État que nous avons effectuées en Russie et en Chine ont été couronnées de résultats. Celle de l’Italie et du Portugal aussi. Pour la France, je ne partirai pas pour défiler dans les champs Élysées avec la cavalerie de la Garde républicaine. J’irai pour renforcer les relations entre les deux pays, ouvrir de nouvelles pages et fermer d’autres anciennes, et non pas pour annuler ceci ou cela. »

Le président Tebboune a assuré qu’il « n’y a aucun différend » entre l’Algérie et la France. « La visite est maintenue, elle figure dans mon agenda et celui du président Macron, mais il ne faut pas qu’elle se transforme en visite touristique ».

Les relations entre l’Algérie et la France évoluent en dents de scie depuis plusieurs années, avec une crise majeure à l’automne 2021, suite aux déclarations controversées du président Macron sur le système algérien et l’existence de la nation algérienne avant 1830.

Les deux pays ont ensuite rétabli leurs relations et le président Macron a effectué une visite en août 2022 en Algérie. En octobre de la même année, la Première ministre française, Élisabeth Borne s’est déplacée avec la moitié de son gouvernement à Alger, mais les rapports se sont refroidis à nouveau début 2023, à cause de l’affaire Amira Bouraoui, cette militante qui a quitté clandestinement l’Algérie vers la Tunisie, avant d’être rapatriée en France grâce à l’intervention du consulat français à Tunis. Ce que le gouvernement algérien n’a pas apprécié et a rappelé son ambassadeur à Paris en signe de protestation.

En France, une partie de la classe politique (droite) réclame, depuis quelques mois, l’abrogation de l’accord de 1968 sur l’immigration algérienne en France, et un rééquilibrage de la politique étrangère française en faveur du Maroc et au détriment de l’Algérie.

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