Entre Alger et Paris, la crise fait bel et bien partie du passé. Quelques semaines après le voyage du président Emmanuel Macron (25-27 août), une autre visite de haut niveau est envisagée.
On est loin de la longue brouille déclenchée par des propos tenus par le président français en septembre 2021.
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Pendant plusieurs mois, les deux pays ont traversé l’une des plus graves crises dans leurs relations, mais le retour à la normale a été acté par la visite d’Emmanuel Macron, à l’issue de laquelle les deux capitales ont signé la Déclaration d’Alger et se sont engagées pour fonder un partenariat renouvelé et ambitieux.
Sans doute dans l’optique de la concrétisation des engagements pris lors du voyage présidentiel, la Première ministre française Elisabeth Borne devrait se rendre elle aussi en Algérie. Mme Borne souhaiterait effectuer la visite avant la fin de l’année, rapporte le journal français Le Figaro, qui cite des sources du gouvernement.
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Aucune date n’est encore fixée, mais selon nos sources, la visite pourrait avoir lieu dans un mois, les 9 et 10 octobre. Elisabeth Borne pourrait présider avec son homologue algérien une réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). Ce comité ne s’est pas réuni depuis 2017 en raison des tensions entre les deux pays et de la pandémie de Covid-19.
Le voyage est en tout cas à l’étude et les deux parties ont entamé les échanges pour le préparer, a appris le Figaro.
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Détail important, ce serait le premier déplacement à l’étranger de la Première ministre depuis sa nomination à l’issue des élections législatives de juin dernier. Comme M. Macron en août dernier, Elisabeth Borne devrait être accompagnée d’une importante délégation.
Plusieurs ministres et de nombreux représentants de la communauté algérienne établie en France ont fait partie de la délégation ayant accompagné le président français en Algérie. Plus de la moitié de la délégation était constituée de franco-algériens.
Le gouvernement français n’a pas souhaité s’exprimer sur l’objet de la visite de Mme Borne, mais le journal estime que deux sujets importants, « en partie éludés » lors du dernier voyage présidentiel, seront au menu. Il s’agit de la question des visas et de celle du gaz.
La limitation drastique du nombre de visas accordés aux demandeurs algériens est l’un des points à l’origine de la dernière crise entre les deux pays, Paris ayant pris une telle mesure, qui a touché également les autres pays du Maghreb, pour amener les gouvernements de ces États à délivrer les laissez-passer consulaires réclamés par les autorités françaises pour permettre l’expulsion des migrants en situation irrégulière en France.
Il est vrai qu’on n’a pas trop évoqué la question, du moins publiquement, lors de la visite de Macron. Concernant le gaz, le président français a expliqué qu’elle n’était pas centrale dans son voyage, car le gaz algérien ne représente pas une part importante dans le mix énergétique de la France.
Ce qui n’a pas empêché les deux parties d’entamer les discussions au cours même de la visite. Au lendemain de celle-ci, l’opérateur français Engie a annoncé le début de négociations avec la compagnie algérienne Sonatrach sur des contrats de livraison de gaz sur le long terme.
Mais rien n’a été conclu entre les deux groupes depuis la visite de Macron, alors que la France, à l’instar de toute l’Europe, fait face au spectre d’une crise énergétique l’hiver prochain, devant l’éventualité de l’arrêt des livraisons russes.