Société

Algérie : le BAC sous haute surveillance sécuritaire

Blocage des réseaux sociaux et des applications de messagerie installées, perturbation d’internet, déploiement de forces de police et de gendarmerie, installation de cellules de veille au niveau des cours de justice…

Les épreuves du BAC 2022 qui ont commencé ce dimanche 12 juin en Algérie se déroulent sous haute surveillance sécuritaire.

Plus de 700.000 candidats ont commencé ce dimanche les examens du Bac, ce précieux diplôme qui ouvre les portes des études supérieures en Algérie et à l’étranger aux lauréats.

Depuis quelques années, cet examen se déroule dans un contexte de tensions sur fonds d’inquiétudes d’une fraude massive qui entacherait davantage l’image et la réputation du Bac algérien, dont la valeur ne cesse de se décliner en raison de la détérioration de la qualité de l’enseignement dans les écoles et les lycées du pays. Mais les autorités ne semblent avoir qu’une seule obsession : empêcher par tous les moyens la fraude.

Dispositif de surveillance renforcée

Cette année, en plus du dispositif sécuritaire et technologique déployé pour surveiller les centres d’examen et couper les réseaux sociaux, le gouvernement a ajouté une couche supplémentaire pour muscler la lutte contre la fraude.

Le 2 juin, le ministère de la Justice a demandé aux procureurs généraux d’installer au niveau de chaque cour de justice une cellule de veille et de suivi. Au niveau de chaque wilaya, la cellule est présidée par le procureur général et compte comme membres le directeur de l’éducation, le chef de sûreté de wilaya, le commandant du groupement de gendarmerie, le chef du service territorial de la sécurité intérieure et « tous ceux qui ont un rapport avec la question ».

La composante de cellule renseigne sur le traitement sécuritaire de la fraude au Bac en Algérie et la volonté des autorités de lutter contre ce phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années, avec l’avènement de l’internet et des réseaux sociaux. Pour un candidat, il suffit de disposer d’un smartphone pour pouvoir communiquer avec l’extérieur et recevoir les réponses aux sujets du Bac.

« Les membres de cette cellule ont tous les pouvoirs et compétences pour prendre des mesures contre les fraudeurs », a déclaré le ministre à la Chaîne 3 de la Radio algérienne, ce dimanche.

En avril 2020, le code pénal a été amendé pour durcir les sanctions contre les fraudeurs aux BEM et au BAC. Ces derniers risquent jusqu’à 10 ans de prison ferme et des amendes pouvant atteindre un million de dinars.

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