Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), s’est plaint ce dimanche 13 avril, lors de la rencontre entre le président Abdelmadjid Tebboune et les patrons, de la persistance de certaines entraves bureaucratiques et lenteurs bancaires en Algérie.
Dans son intervention, le patron des patrons algériens a souligné d’emblée « les transformations géostratégiques » que connaît le monde, qui mettent les Etats devant « des défis difficiles et graves », faisant de l’économie « un levier de pression, voire le nerf même des conflits ».
Consciente de ces enjeux, l’Algérie a adopté « une stratégie intégrée permettant de mettre en place des mécanismes pour faire face à ces défis et renforcer son immunité, dans le cadre d’une vision globale où l’économie a une place de premier ordre, voire de locomotive », s’est félicité l’orateur.
Kamel Moula souligne les avancées enregistrées en Algérie
Kamel Moula a reconnu qu’en Algérie, des efforts ont été fournis et les résultats sont déjà là grâce à « la confiance retrouvée » entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques, une confiance que le président Tebboune s’est attelé avec détermination à instaurer.
Le président du CREA a livré quelques chiffres, qui constituent « les premiers fruits des réformes engagées par le président de la République » et le suivi de ses orientations par les investisseurs.
Il a cité la création ces deux dernières années de 740.000 nouveaux postes d’emploi, dont 82% dans le secteur privé, et l’enregistrement de 13.712 projets d’investissement qui permettront de créer « des milliers de postes d’emploi ».
Malheureusement, a regretté Kamel Moula, « la persistance de la bureaucratie dans certaines administrations et établissements bancaires a influé négativement sur les efforts fournis ».
« Monsieur le président, vous avez dénoncé plus d’une fois l’incapacité de l’administration à suivre vos orientations, et malgré tous vos efforts pour inciter les responsabilités, les opérateurs économiques continuent à faire face à la bureaucratie de l’administration, notamment des lenteurs dans l’étude des dossiers, qui restent parfois sans réponse, ce qui cause un énorme préjudice », a-t-il dit à l’adresse du chef de l’État.
Entraves bureaucratiques, promotion des exportations : ce qu’a dit Kamel Moula devant le président Tebboune
Le président de la plus organisation patronale en Algérie a aussi exprimé le besoin des opérateurs d’un « soutien concret des banques qui doivent passer à la vitesse maximale dans le traitement des dossiers ».
Saluant la création de l’AAPI (Agence algérienne de promotion de l’investissement), et la détermination de son staff pour atteindre les objectifs tracés, Kamel Moula a estimé que cette agence constitue « un acquis qu’il faudra consolider », notamment en la transformant, comme le souhaite justement le président de la République, en guichet unique, ce qui en fera « un élément clé de la relance économique ».
L’orateur a suggéré de faire en sorte que l’AAPI puisse orienter les projets suivant les besoins et les priorités, appelant à rééditer l’exemple de ce qui a été fait pour le secteur de la production des fournitures scolaires.
Kamel Moula a également appelé à maintenir la cadence du soutien aux exportations hors hydrocarbures.
Les premiers secteurs exportateurs en dehors du gaz et du pétrole sont ceux du ciment, des engrais, du rond à béton et de l’hydrogène, a indiqué le président du Crea, soulignant qu’il y a d’autres secteurs à « haute performance », comme l’agroalimentaire, la production pharmaceutique, l’électroménager et la céramique.
Pour lui, l’exportation ne doit pas être perçue seulement « un acte administratif », car c’est « une vitrine pour le pays à l’étranger » et « un moteur de la croissance ».
Exportations : Kamel Moula plaide pour l’ouverture des bureaux de liaisons à l’étranger
Il faut ouvrir des bureaux de liaison à l’étranger pour les meilleurs exportateurs algériens et mettre en lumière les meilleurs produits nationaux, a-t-il préconisé.
Dans un autre registre, le président du CREA a salué le patriotisme des opérateurs économiques algériens qui ont contribué ces deux dernières années à faciliter le mois de Ramadhan pour les familles algériennes, annonçant à l’occasion l’engagement de l’organisation à faire de cette opération, qui vise à préserver le pouvoir d’achat et à promouvoir le produit national, « une tradition ».
« Il est nécessaire que tous soient sensibilisés sur le fait que nous vivons dans un monde qui affronte des difficultés multiples, afin de permettre à notre pays d’y faire face dans les meilleurs conditions possibles », a insisté Kamel Moula, ajoutant que cela « appelle la préservation de notre patriotisme économique et notre solidarité civique, ainsi que la consolidation de notre front interne ».