International

Algérie-Maroc : 2 questions lancinantes de Bendjama à Omar Hilale sur le Sahara occidental

La question du Sahara occidental est de nouveau au menu du Comité de décolonisation des Nations-Unies (le C 24). L’occasion pour Amar Bendjama, le représentant de l’Algérie auprès de l’ONU de démonter une à une les thèses marocaines sur ce dossier et de recadrer magistralement comme il sait le faire, le représentant du Maroc, Omar Hilale, avec deux questions lancinantes.

Le C-24 est pour nous d’une importance particulière, nous pays ayant souffert de la colonisation et aujourd’hui indépendants et présents avec fierté dans cet hémicycle“, a déclaré Amar Bendjama au cours d’une session du comité tenue mardi 11 juin à New York et consacrée à la question sahraouie.

Le processus de décolonisation “demeure malheureusement inachevé”, a regretté l’ambassadeur algérien, notant que “le Sahara occidental constitue le plus grand territoire colonisé et l’ultime colonie en Afrique“.

Si le Maroc avait réellement des droits historiques inaliénables… »

Si le Maroc avait réellement des droits historiques inaliénables sur ce territoire, ce qui lui nie la Cour Internationale de Justice (CIJ), pourquoi a-t-il accepté de le dépecer et le partager avec la Mauritanie ?“, s’est-il interrogé après avoir rappelé que le Maroc et la Mauritanie avaient chacun occupé une partie du territoire après le retrait de l’Espagne.

La seconde question lancinante de Amar Bendjama a été : “Si le Maroc était sûr que les Sahraouis vivent dans un paradis au Sahara occidental pourquoi, résiste-t-il à la consultation par les Nations unies de la population sahraouie par le biais d’un referendum ? Et concède-t-il, en échange, un plan d’autonomie dans le cadre de sa souveraineté ?“.

Après avoir rappelé le statut du Sahara occidental aux yeux du droit international, Amar Bendjama a évoqué un fait historique indéniable.

Sous la pression de la communauté internationale, feu sa majesté le Roi Hassan II,  avait concédé ici même, que le Maroc s’engage solennellement à se considérer comme obligé et tenu par les résultats de ce referendum”, a rappelé le diplomate algérien.

Algérie – Maroc : Amar Bendjama recadre de nouveau Omar Hilale sur le Sahara occidental 

Mais “de reniement en reniement, et avec une mauvaise volonté avérée”, le  Maroc a découragé toutes les personnalités dont la mission était de faciliter l’organisation du referendum, a accusé Amar Bendjama qui ne s’est pas contenté de ce discours. Il a sollicité à deux reprises le droit de réponse pour recadrer l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale.

D’abord sur la question des tables rondes. “C’est moins la table que le menu qui pose problème“, a dit le diplomate algérien, expliquant que le Maroc ne veut discuter que de son plan d’autonomie.

 “Demandez-lui, s’il veut comme le souhaitent les représentants légitimes du peuple sahraoui discuter de l’autodétermination, du referendum, des droits de l’Homme, de l’exploitation illégale des ressources“, a indiqué Amar Bendjama à l’assistance.

Ensuite sur la question des droits de l’Homme dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf en Algérie.

Il y a plusieurs organisations internationales qui se trouvent actuellement à Tindouf et qui témoignent régulièrement sur la situation dans les camps de réfugiés” et “aucune de ces organisations n’a relevé une quelconque anomalie ou violation“.

C’est, en revanche, le Maroc qui “refuse l’accès aux territoires occupés aux détenteurs de mandats onusiens en charge des droits humains depuis plus de 8 ans” et qui s’oppose à l’élargissement du mandat de la Minurso au monitoring de la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental.

L’Algérie n’est pas partie au conflit

L’Algérie n’est pas partie au conflit, et elle n’y a aucune ambition territoriale“, a tenu à rappeler Amar Bendjama, qui a ajouté : “Notre seule motivation, notre seule ambition, elle est noble et nous en sommes fiers et comme nous l’avons fait dans de nombreuses régions du monde, pour la libération des peuples opprimés, nous allons continuer à être au côté des peuples occupés”.

Selon un compte-rendu de l’Agence APS, l’ambassadeur marocain a été “visiblement déstabilisé par l’intervention de la délégation algérienne et les autres délégations, mais aussi et surtout par la participation active de plusieurs pétitionnaires militants pour la cause sahraouie, dont des ressortissants marocains”.

Les plus lus