Moins d’un mois après avoir décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc le 24 août dernier, l’Algérie a pris mercredi 22 février une nouvelle mesure de riposte contre les « actions hostiles » du Maroc.
La mesure qui a été prise au cours d’une réunion du Haut conseil de sécurité (HCS) consiste en la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions civils et militaires marocains ainsi qu’à tous les appareils enregistrés au Maroc. La présidence de la République a justifié cette mesure par la « persistance des provocations et des actes hostiles de la partie marocaine » aux frontières de l’Algérie.
Ce vendredi, Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb a donné plus de détails.
Dans une déclaration à l’agence Reuters, il a expliqué que l’Algérie a décidé, en « toute souveraineté et conformément aux conventions internationales, la fermeture immédiate de son espace aérien aux aéronefs civils et militaires marocains et immatriculés au Maroc, et ce à compter de mercredi dernier ».
« Décision préventive »
Pour M. Belani, cette décision « préventive est dictée par des raisons impératives de sécurité nationale, compte tenu de l’existence d’indices concordants et d’éléments probants sur la conception ainsi que sur la poursuite d’actions hostiles dirigées contre notre pays ».
Amar Belani n’a pas exclu de nouvelles mesures contre le Maroc qui poursuit sa politique d’hostilité vers l’Algérie.
« Dans ce contexte particulier où l’animosité et les desseins malveillants sont irrécusables, l’adoption de mesures supplémentaires n’est pas à exclure et l’Algérie fera preuve d’une extrême vigilance et d’une fermeté absolue pour la protection et la sanctuarisation de son territoire national », a-t-il mis en garde, sans s’étaler.
Les relations algéro-marocaines se sont nettement détériorées ces derniers mois. Le pic des tensions a été atteint le 24 août dernier avec la décision de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, en riposte à une série d’ « actes hostiles » commis par le royaume.
Parmi ces actes, cités par le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra lors de l’annonce de la fermeture des frontières, qui ont précipité les relations entre les deux pays dans l’abîme, figure le soutien apporté par le Maroc au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). C’est le principal casus belli derrière la décision de l’Algérie de rompre ses relations avec le Maroc.
« L’Algérie a été extraordinairement patiente face à tous les actes que le Maroc a commis contre sa souveraineté et son unité », a déclaré mardi Ramtane Lamamra.