L’Algérie n’entretient plus de relations diplomatiques avec le Maroc depuis mercredi 25 août. L’annonce de la rupture a été faite mardi 25 août par le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.
Parmi les principaux motifs à l’origine de la décision algérienne figure le soutien apporté par le Maroc à un mouvement séparatiste algérien. Le 14 juillet, le représentant du royaume à l’Onu, Omar Hilale, a remis aux États membres du mouvement des Non-alignés une note dans laquelle il proclamait le soutien de son pays au droit à l’autodétermination du « vaillant peuple Kabyle ».
L’Algérie a fermement réagi, dénoncé une « dérive dangereuse », rappelé son ambassadeur à Rabat et demandé des explications au Maroc qui n’a pas répondu, ce qui a suscité la colère d’Alger.
« Un diplomate marocain a fait des déclarations graves, suite à quoi nous avons convoqué notre ambassadeur à Rabat pour consultation, et avons avisé d’aller plus loin, mais aucune réaction n’a émané du Maroc« , a déploré le président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre avec des médias algériens dimanche 8 août.
La réponse marocaine est venue jeudi 26 août, deux jours après la rupture des relations entre les deux pays. Dans un entretien au média marocain Hespress, le chef du gouvernement marocain, Saad Eddine El-Othmani s’est désolidarisé de Omar Hilale, en affirmant que la note verbale présentée par ce dernier « n’était pas une position politique, mais une réaction dialectique« .
Une explication qui ne convainc pas l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, Amar Belani.
Dans un entretien au site internet du quotidien Echourouk ce vendredi, il a expliqué que l’ambassadeur du Maroc à l’ONU n’a pas fait de déclarations ni prononcé de discours sur le prétendu « droit à l’autodétermination du peuple kabyle« , mais a présenté une « note verbale officielle« . Pour Amar Belani, cette note verbale « engage le roi et toutes les institutions de l’État marocain« .
Belani accuse El-Othmani
Amar Belani a qualifié les justifications d’El-Othmani de « fausses« . Il l’a accusé de « tenter de tromper tout le monde par de fausses déclarations« .
Sur les informations faisant état du refus de l’ambassadeur du Maroc en Algérie, Hassan Abdelkhalek, de se rendre au bureau du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, Amar Belani les a qualifiés d’ »allégations« .
« Ces rumeurs sont infondées. M. Lamamra est un fin diplomate de haut rang qui ne va pas penser à convoquer un ambassadeur qui n’est plus ambassadeur, depuis la seconde même où il a annoncé la rupture des relations diplomatiques« , a expliqué Amar Belani.
« L’ambassadeur du Maroc a été convoqué par l’Administration pour l’informer officiellement de la décision de rupture des relations« , a précisé l’ex-ambassadeur d’Algérie à Bruxelles.
Pour Amar Belani, « l’hostilité historique du Maroc envers l’Algérie est mise à nu, notamment à travers l’intensification des mensonges et manœuvres pour diaboliser l’Algérie devant l’opinion publique internationale« .