Les tensions entre l’Algérie et le Maroc ont atteint ce mardi 24 août un point de non-retour. Comme nous l’avions annoncé dimanche 22 août, les relations diplomatiques entre les deux pays se sont gravement détériorées et l’aboutissement logique était la rupture. Le feu couvait depuis quelques jours.
Les derniers liens qui maintenaient un semblant de relation entre les deux voisins ont fini par rompre sous l’effet pesant d’actes hostiles marocains dénoncés avec vigueur par l’Algérie.
Ce mardi, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a annoncé la nouvelle en conférence de presse à Alger : l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc. Cette annonce est contenue dans une déclaration du président de la République Abdelmadjid Tebboune qui a été lue par le chef de la diplomatie algérienne au début de la conférence de presse. Une telle décision ne pouvait être attribuée qu’au chef de l’État.
Pour justifier cette décision rare dans les relations diplomatiques internationales, Lamamra a listé tous les « actes hostiles » commis par le Maroc à l’égard de l’Algérie ces derniers mois.
Il a cité le soutien apporté par Rabat au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), l’espionnage par le Maroc de hauts responsables militaires et civils algériens avec le logiciel israélien Pegasus, les déclarations faites à Rabat par le ministre israélien des Affaires étrangères israélien sur le rôle de l’Algérie dans la région et en Afrique d’une façon générale.
“Depuis 1948 aucun responsable israélien n’a fait de déclaration hostile à un pays arabe à partir d’un autre pays arabe”, a remarqué Ramtane Lamamra.
« Pour toutes ces raisons, l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’aujourd’hui », a déclaré Lamamra qui a même rappelé l’affaire de la profanation du drapeau algérien du consulat d’Algérie à Casablanca en 2013. Selon le chef de la diplomatie algérienne, le Maroc est responsable de la détérioration des relations avec l’Algérie.
Outre la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, ce mardi a été marqué par l’annonce par le premier ministre Aïmene Benabderrahmane des modalités de déconfinement en Algérie.
Deux jours après la décision du président Tebboune d’alléger le confinement sanitaire imposé aux Algériens depuis fin juillet en raison de la flambée de la pandémie de covid-19, le gouvernement a donc annoncé le réaménagement des horaires du couvre-feu nocturne de 22h00 à 06h00 du matin, au lieu de 20h00-06h00 précédemment, ainsi que la réouverture au public des plages et des lieux de loisirs. Ces mesures entreront en vigueur à partir de demain mercredi 25 août.
La troisième information à retenir ce mardi, est l’avertissement « sévère » adressé par l’Arav à l’EPTV (ex-ENTV) suite à une « grave erreur » commise par un journaliste de la Télévision publique algérienne sur la Kabylie.
Cet avertissement fait suite au lapsus commis par le présentateur du JT de 10H de l’ENTV qui a dit que des individus appartenant au groupe de 92 suspects, arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du jeune Djamel Bensmail, étaient poursuivis pour appartenance à une « région terroriste » au lieu d’« organisation terroriste ». La région concernée est la Kabylie. Une bourde qui a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. L’ENTV s’est excusée et a annoncé des mesures disciplinaires à l’encontre de son journaliste.