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Algérie – Maroc : le Qatar prêt à une médiation

Le Qatar se dit prêt à jouer le rôle de médiateur entre l’Algérie et le Maroc qui n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis août 2021.

Au lendemain de la rupture des relations diplomatiques avec son voisin, l’Algérie a posé les conditions d’une médiation.

« Il n’y aura ni médiation ni arrangement avec le Maroc », avait déclaré Amar Belani, début septembre dernier, en réponse aux rumeurs sur une éventuelle médiation saoudienne dans le conflit algéro-marocain. Depuis, rien n’a changé.

« La décision de rompre les relations diplomatiques ne fait pas l’objet de discussions ou de délibérations en tant que décision souveraine, définitive et irréversible », avait déclaré, quelques jours après au Caire, Ramtane Lamamra, alors ministre des Affaires étrangères.

En décembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait démenti l’existence d’une médiation de la Turquie ou du Koweït entre l’Algérie et le Maroc.

Depuis, rien n’a vraiment changé et rares sont les pays qui se sont manifestés publiquement pour faire les bons offices entre l’Algérie et le Maroc jusqu’à ce mardi 15 août.

Le Qatar, qui entretient d’excellentes relations avec l’Algérie, comme en témoigne la bonne entente et les échanges réguliers entre le président Tebboune et Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, s’est dit prêt à jouer le médiateur entre les deux voisins, rapporte le quotidien Al Quds Al Arabi, citant le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari, Majed Mohammed Al Ansari.

Algérie – Maroc : une médiation du Qatar est-elle possible ?

La relance des spéculations sur une éventuelle médiation qatarie entre l’Algérie et le Maroc survient après les messages écrits échangés par l’émir du Qatar avec le président Abdelmadjid Tebboune et le roi Mohammed VI.

Ces échanges intervenus à intervalles rapprochés ont fait naître, chez certains, des tentatives de Doha pour réconcilier les deux frères du Maghreb.

Les lettres échangées entre Tebboune et l’émir du Qatar sont liées aux « relations bilatérales entre les deux pays, et il ne fait aucun doute que combler le fossé entre les frères est une préoccupation majeure de l’État du Qatar », a dit le porte-parole de la diplomatie qatarie. Ce dernier a laissé entendre l’existence de tentatives de son pays pour une médiation entre l’Algérie et le Maroc.

« Les relations inter-arabes doivent être fondées sur la compréhension mutuelle », a dit Al Ansari, en ajoutant que le Qatar s’engage « à jouer tout rôle qui lui est demandé ou à celui qu’elle pourrait jouer dans le cadre de cette vision régionale ».

L’Algérie, qui n’a pas encore réagi aux déclarations du porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari, avait annoncé la rupture de ses relations avec le Maroc le 24 août 2021, suite à une série d’ « actes hostiles » de la part du royaume.

Près de deux ans après cette décision, les rapports entre l’Algérie et le Maroc sont au point mort. Pire, la relation entre Alger et Rabat s’est considérablement dégradée, avec la poursuite par le Maroc de sa stratégie de la tension à l’égard de l’Algérie.

Certains observateurs évoquent même des risques de guerre entre les deux voisins, ce que le président Abdelmadjid Tebboune et le roi Mohammed VI ont toujours écarté.

Le premier a réitéré, samedi 5 août, que l’Algérie n’attaquera jamais ses voisins, et le second a assuré, le 29 juillet, que l’Algérie et les Algériens « n’auront jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc ». Mais dans la réalité, les deux pays se livrent une véritable guerre froide avec de réels risques de dérapage.

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