Fouzi Lekjaa a toujours le seum. En pleine crise politique entre les deux pays, le président de la Fédération royale marocaine de football (FMRF) déclenche une autre polémique, sportive cette fois, avec l’Algérie.

La petite phrase de Fouzi Lekjaa ne manquera pas de susciter des réactions en Algérie.

Le tirage au sort du tournoi de football des Jeux méditerranéens d’Oran (25 juin-5 juillet) a fait tomber les sélections U-18 d’Algérie et du Maroc dans un même groupe, qualifié de très géopolitique, car composé également de la France et de l’Espagne.

 Sur le terrain, la sélection algérienne a complètement déçu. Après un excellent début et une victoire face à l’Espagne (1-0), l’équipe entraînée par Mourad Slatni a été battue nettement par les jeunes marocains (0-2).

Une autre défaite dans le troisième match devant la France (2-3) a scellé le sort des Algériens qui ont dû quitter la compétition dès le premier tour.

Un parcours contraire de celui des marocains qui ont réussi à s’extirper du groupe. Outre leur victoire face aux Verts, ils ont tenu en échec la France puis l’Espagne. Une performance qui rend un peu trop fier le président de la Fédération marocaine, qui est allé jusqu’à railler l’équipe d’Algérie contre laquelle, selon lui, les marocains ont joué un « match d’entraînement ».

« Ignoble »

« Nous avons un bon système de formation. Qu’est-ce que la sélection (U-18) a de moins que l’Espagne ou la France ? Les autres, je n’en parle même pas parce que nous avons joué un match d’entraînement », a déclaré Lekjaa sur le plateau d’une chaîne de télévision marocaine. Par « les autres », il a fait allusion à l’équipe algérienne !

Des propos indignes de son statut, juge l’ancien international marocain Abdeslam Ouaddou, grand ami de l’Algérie.

« Cette manière de parler est juste ignoble et dénuée de tout sens », a tweeté l’ami de Djamel Belmadi qui lui a ouvert les portes de la sélection algérienne pour effectuer son stage d’entraîneur.

Lekjaa ne devrait pas ignorer qu’en football il y a un vainqueur et un vaincu. Si son équipe a battu l’Algérie dans un tournoi de jeunes catégories, les Verts ont damé le pion aux Marocains, venus avec quasiment leur équipe première, en décembre dernier en quarts de finale de la coupe arabe au Qatar.

Malgré le but du centre du terrain de Youcef Belaili, personne en Algérie n’a osé railler les Marocains, surtout pas le très sage président de la FAF Charaf Eddine Amara, qui a démissionné entre-temps. C’est plutôt Lekjaa, mauvais perdant qui a deversé son seum.

« L’Algérie a fait appel à Bounedjah, Belaili, Bendebka, M’bolhi, Benyada, Brahimi et Benlamri. Il leur manquait Mahrez et Bennacer de l’équipe première », avait alors réagi Lekjaa pour justifier la défaite du Maroc.

Du reste, le système de formation que Lekjaa vante tant n’est pas si supérieur que ça à ce qui se fait en Algérie qui a formé des joueurs de classe mondiale comme Rabah Madjer et sa célèbre talonnade et Lakhdar Belloumi pour ne citer que ceux-là. L’équipe première du Maroc, qualifiée au mondial 2022, est essentiellement composée de binationaux formés ailleurs.