La récente provocation marocaine à l’égard de l’Algérie continue de susciter de vives réactions de la classe politique algérienne.

Le Front des Forces socialistes (FFS) a rendu publique ce dimanche 18 juillet une déclaration dans laquelle il dénonce vigoureusement un « comportement répréhensible » et une « basse provocation ».

Mercredi, la représentation du Maroc à New York avait distribué aux représentants des Etats membres du mouvement des alignés dans lequel il est fait état du soutien du royaume à un prétendu droit du peuple Kabyle à l’autodétermination. L’Algérie a réagi vendredi 16 juillet par la voix du ministère des Affaires étrangères qui a dénoncé une « dérive dangereuse ».

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Le FFS y voit de son côté une « vaine tentative d’attenter à l’unité de notre chère patrie et de semer la discorde dans les rangs de notre peuple unifié ». « L’indépendance et l’unité du territoire algérien sacré, arrachées au prix d’énormes sacrifices et des caravanes de chouhada, constituent une ligne rouge que nul ne peut outrepasser pour quelque motif que ce soit », écrit le parti fondé par Hocine Aït Ahmed.

Le communiqué, signé du premier secrétaire du parti Youcef Aouchiche, rappelle d’ailleurs que la première présentation officielle internationale de la révolution algérienne a eu lieu à l’occasion du sommet des Non-alignés de Bandung en 1955, par une délégation conduite par Hocine Aït Ahmed.

A propos de la Kabylie, où le parti est fortement ancré, le FFS rappelle « à ceux qui ont la mémoire courte », que cette région est partie intégrante du territoire de l’Algérie et, à l’instar de toutes les régions du pays, « elle fut et demeure un bastion des révolutionnaires » et il est « impossible qu’elle agisse en dehors de la collectivité nationale ».

Qualifiant l’initiative marocaine de « dérive dangereuse » et de « comportement imprudent et inconsidéré », le FFS considère qu’elle ne reflète pas la fraternité et l’amitié qui lient les peuples algérien et marocain, estimant que seul un « grand Maghreb des peuples » est à même de « consolider l’indépendance de nos Etats » et nous garantira « la sécurité, la stabilité, le progrès et l’abondance ».

Soufiane Djilali exprime ses inquiétudes

Dans « ce climat tendu et fait de complots ourdis contre la nation », le FFS réitère son appel au pouvoir et à toutes les forces vives de la société, pour s’élever « au niveau de l’intérêt national rassembleur » en entamant « un processus politique » et un « dialogue national sérieux, responsable et inclusif afin de concrétiser le changement et ancrer les fondements de l’Etat de droit et de la démocratie ».

De son côté, le président de Jil Jadid, Soufiane Djiali a réagi ce dimanche dans un communiqué en estimant que les relations entre l’Algérie et le Maroc viennent de prendre une « forme dangereuse » après « l’agression caractérisée de la diplomatie marocaine contre notre pays. »

« Ces derniers mois, la dérive marocaine dans le traitement des conséquences de son aventure au Sahara Occidental, outrepasse largement les limites acceptables pour un voisinage pacifique entre deux pays dont les peuples auraient dû être pourtant très proches », estime-t-il encore.

Pour le président de Jil Jadid, le « plus inquiétant » dans cette affaire est que le Maroc « semble être définitivement entré dans une phase irréversible dans son animosité et sera probablement porté à aggraver la situation. »

« Malgré toutes les difficultés politiques que vit l’Algérie, il reste que le pays doit se préparer à affronter des menaces, désormais évidentes pour tous quant à sa sécurité, son unité et sa cohésion interne », avertit M. Djilali qui appelle les autorités algériennes à « prendre les mesures politiques idoines et de communiquer clairement pour rassurer le peuple algérien sur son avenir. »

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