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Algérie-Maroc : Tariq Ibn Ziyad au centre d’une polémique

Algérie-Maroc : Tariq Ibn Ziyad au centre d’une polémique

Depuis quelques années, les polémiques algéro-marocaines ne s’estompent que pour laisser place à d’autres plus vives encore.

Les internautes des deux pays se sont tout disputés ces derniers mois, plats traditionnels, bijoux et personnalités historiques, comme le général musulman Tariq Ibn Ziad.

Le conquérant de la péninsule ibérique fait de nouveau parler de lui, à l’occasion de la diffusion d’un feuilleton qui relate la célèbre épopée, sous le titre « La conquête d’Al Andalus ».

Cette fois, Tariq est d’abord revendiqué comme un berbère par les Algériens et les Marocains, avant que les internautes des deux pays ne se le disputent de nouveau.

Le feuilleton, une production koweïtienne, syrienne et libanaise, est réalisé par le Koweïtien Mohamed Al Anzi. Il est diffusé depuis le début de ce mois de ramadan 2022 sur des chaînes de télévision au Koweït, en Arabie saoudite, aux Emirats, au Qatar et au Maroc.

Il n’est pas toujours facile d’écrire ou réaliser un film ou toute autre œuvre sur une personnalité dont la biographie divise les historiens. Tariq Ibn Ziyad est de ceux-là.

« Origine algérienne occultée »

Il est présenté, suivant les sources, comme berbère, arabe ou perse, algérien ou marocain, ou encore comme ayant fini sa vie dans la gloire ou la déchéance. Le feuilleton diffusé actuellement suscite en fait une double polémique. D’abord, beaucoup de Maghrébins, Algériens ou Marocains ont contesté le fait que Tariq soit présenté comme un arabe, occultant ses origines berbères.

Ensuite, c’est la vieille querelle entre Algériens et Marocains au sujet du personnage historique qui refait surface. Dès le premier épisode du feuilleton, on apprend que Tariq est issu d’une contrée du Maroc actuel, ce qui, historiquement, est très contestable. En Algérie, Tariq a toujours été considéré comme Algérien, de la tribu berbère des Zenata.

« Malheureusement, après avoir suivi le premier épisode, on constate que l’origine algérienne de Tarik a été occultée, alors que toutes les sources le présentent comme ayant des origines algériennes », regrette le chercheur algérien Smail Benyoub.

Sur le contenu, le réalisateur a reconnu que le feuilleton est « loin des lignes rouges », mais a dénoncé les critiques qui l’ont ciblé avant même sa diffusion.

« Il est inutile de tenter de réduire des dirigeants musulmans de la trempe de Tariq Ibn Ziad à des territoires tracés par les accords de Sykes-Picot. Tariq et les autres de nos dirigeants sont un héritage de la nation des 1,5 milliard de musulmans et non d’un Etat ou d’un territoire », s’est défendu Mohamed Al Anzi.

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