Dans son rapport d’octobre 2022, le FMI a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l’Algérie en 2022, et donné le niveau de baril dont a besoin le pays pour équilibrer son budget en 2023.
Pour la croissance, le FMI a revu sa copie. De 2,4 % de taux de croissance pour 2022 qu’il a prévu en avril dernier, cette institution prédit désormais un taux de croissance de 4,7 % pour l’économie algérienne.
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Ce sera la première fois depuis 2014 que l’Algérie réalisera une telle performance, puisque son taux de croissance n’a pas franchi la barre des 4 % depuis cette année où le pic de 3,8 % avait été atteint, sachant que le taux de croissance moyen du PIB algérien entre 2004 et 2013, années du pétrole cher, était de seulement 3,2 %.
En 2020, en raison de l’aggravation de la crise pétrolière à cause de la pandémie de Covid-19, l’Algérie avait affiché une croissance négative de 5,1 %, avant de remonter à 3,5 % en 2021, selon les chiffres du FMI.
Pour 2023, le FMI table sur une baisse de la croissance à 2,6 % alors que dans son projet de Loi de finances (PLF) 2023, actuellement en débat au Parlement, le gouvernement algérien prévoit un taux de croissance de 4,1 %.
Un baril à plus de 149,2 dollars pour l’Algérie
Selon le rapport du FMI repris par Al Arabiya, l’Algérie aura besoin d’un baril de pétrole à 149,2 dollars pour assurer l’équilibre de son budget qui culminera à plus de 13.700 milliards de dinars (97 milliards de dollars sur la base d’un dollar à 140 dinars) pour des recettes de près de 8.000 milliards de dinars (57 milliards de dollars), selon la prévision du projet de Loi de finances 2023.
Ce projet de Loi prévoit un déficit budgétaire colossal de près de 5.700 milliards de dinars (40 milliards de dollars) pour 2023. Le même déficit est prévu sur la période 2023-2025 (-20,6 % du PIB), selon le PLF 2023.
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Mais ces prévisions sont faites sur la base d’un prix référentiel du baril de pétrole de 60 dollars, alors qu’actuellement le prix du Brent s’affiche juste au-dessous de la barre des 100 dollars.
Selon le FMI, dans dix pays du monde arabe, c’est l’Algérie qui aura besoin du niveau le plus élevé du baril de pétrole pour équilibrer son budget.
Le Bahreïn qui arrive derrière l’Algérie aura besoin d’un pétrole à 124,1 dollars alors que le Qatar se suffirait d’un baril à 49,9 dollars pour équilibrer son budget en 2023 et la Libye d’un baril à 54,1 dollars.
Pour l’Arabie saoudite, plus grand pays producteur de pétrole, un baril de 60,6 dollars permettrait de réaliser l’équilibre budgétaire du royaume contre 65,8 dollars pour les Émirats arabes unis.