L’Algérie retrouve la Zambie ce mardi (20h30) au stade de Constantine pour la manche retour comptant pour la quatrième journée des éliminatoires au Mondial 2018. Étrillée au match aller par trois buts à un, l’EN n’a désormais plus rien à perdre, ni à espérer après que le Nigéria, leader du groupe (10 pts), a quasiment composté son billet pour la Russie après son match nul obtenu lundi en terre camerounaise (1-1).

C’est donc, a priori, la mort dans l’âme, que les Verts, très adulés il n’y a pas si longtemps, vont affronter les jeunes Zambiens qui ont montré beaucoup de volonté au match aller même s’ils n’ont rien d’un foudre de guerre.

Cette sortie à Constantine, choisie par la nouvelle direction de la FAF pour être le nouvel antre de l’EN, s’annonce d’ores et déjà comme une autre épreuve de feu, après celle de Lusaka, pour les camarades de Yacine Brahimi qui vont découvrir pour la première fois l’ambiance dans l’antique Cirta.

| LIRE AUSSI : Zambie 3 – Algérie 1 : les Verts quasiment éliminés

Même si visiblement les Constantinois n’ont pas l’intention de bouder l’équipe, en raison de l’opportunité qui leur est offerte de voir de près leurs idoles qu’ils regardent jouer sous d’autres cieux sur le petit écran, il n’en demeure pas moins que leur réaction, après cette élimination et le visage hideux montré par l’équipe à Lusaka, est imprévisible.

Aussi, les joueurs dont les signes d’un profond malaise sont apparus sur leur visage à leur arrivée à l’aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine, se présentent avec la pression des critiques, du public et des spécialistes de la balle ronde et des médias.

Dès lors d’aucuns s’interrogent sur leur réaction. Auront-ils suffisamment de « jus » pour un éventuel sursaut d’orgueil, histoire de sauver l’honneur et de ne pas consommer définitivement le divorce avec le public ? La mission ne s’annonce pas simple dans la mesure où au match aller, l’équipe a étalé toutes ses lacunes tactiques et techniques.

Le groupe s’est distingué par un manque terrifiant de solidarité, comme en témoigne le nombre incalculable de ballons perdus par Brahimi, qui illustre à lui seul, l’étendue de la crise qui frappe l’EN et le football algérien en général.

| LIRE AUSSI : Équipe nationale : les raisons de l’échec

Le comportement de Riyad Mahrez, qui a quitté le stage des Verts à trois jours d’un match capital pour la qualification au Mondial afin de s’occuper de son transfert, a renforcé l’idée qui refait surface à chaque défaite des Verts sur le manque d’implication des joueurs nés à l’étranger.

Certains éléments, probablement exagérément choyés, donnent l’impression de se plier à une corvée, surtout lors des expéditions africaines, pressés de repartir dans leurs clubs.

Mais si les joueurs ont une grande part de responsabilités dans l’élimination de l’EN de la course au Mondial, la première personne à incriminer, dans ce genre de situation, est bien sûr l’entraîneur Lucas Alcaraz.

Fortement critiqué pour ses choix au match aller et incapable, jusque-là, d’imprimer son empreinte sur l’équipe, le sélectionneur espagnol, qui lie désormais son avenir au résultat du match de ce soir, a reconnu lui-même lundi l’absence de l’esprit collectif chez nombre de joueurs.

« (…) On n’a pas joué comme une équipe. On peut avoir toutes les stars du monde, mais si on ne joue pas comme une équipe, on ne peut pas gagner un match », a-t-il analysé, en pointant du doigt des défaillances structurelles.

« On ne peut pas bien jouer ; c’est ce qui s’est passé lors de la dernière CAN et des éliminatoires de la coupe du monde. Quand on joue comme une équipe, on peut vaincre même des choses extra sportives comme l’état de la pelouse ou l’arbitrage maison », a-t-il ajouté, atténuant du coup sa responsabilité directe dans cet échec. Il a poursuivi en levant le voile sur ce qu’il compte entreprendre pour reconstruire une nouvelle et véritable équipe.

« Il faut choisir les joueurs qui accepteront de jouer pour le collectif. Je suis convaincu que dans deux ans, et si on arrive à jouer comme une équipe, on va améliorer les résultats et la manière », a-t-il résumé lors de la conférence d’avant-match animée à Constantine.

Ce chantier de reconstruction, tellement vitale pour l’EN, doit être entamé dès ce soir à Constantine. Alcaraz doit avoir le courage nécessaire de remettre à leur place les stars autoproclamées de l’EN comme Mahrez, qui ne doit pas être prêt moralement pour jouer après l’échec de son transfert, Soudani après l’incident de Lusaka où il a laissé éclater sa colère après son remplacement ou encore le jeune Hassani, passé à côté de la plaque pour sa première titularisation. Ou encore Slimani, l’avant-centre fantôme de l’EN, qui ne joue plus dans son club et qui ne fait plus son travail, qui est celui de marquer des buts.

« Indépendamment du résultats entre le Nigéria e le Cameroun, on va jouer pour gagner afin de faire plaisir à nos supporters ainsi qu’à notre fierté. C’est déjà suffisant comme motivation pour nous », a tenté de se consoler Alcaraz.

« Ce qui est fait est fait, on doit relever la tête et se remettre en question. C’est vrai que rien ne dépend de nous maintenant mais on va tout faire pour gagner pour notre fierté. On ne va pas baisser les bras, il y a beaucoup de personnes qui comptent sur nous et qui sont derrière nous. En tant que joueurs, on est dans l’obligation de relever la tête et gagner ce match et on verra ce qui va se passer après », avait promis Brahimi à l’issue du match à Lusaka. Tout comme Aissa Mandi.

« Même si on n’a plus rien à jouer, il faut gagner ». Mais il faut désormais se méfier des déclarations optimistes d’avant-match des joueurs qui se disent à chaque fois prêts à d’énormes sacrifices, pour qu’ensuite, sur le terrain, ils font exactement le contraire. La veille du déplacement à Lusaka, les joueurs comme Brahimi justement et M’bolhi, avaient promis de livrer une grande bataille. On a vu le résultat sur le terrain…

| LIRE AUSSI : Alcaraz restera-t-il à la tête des Verts ?