Le racisme anti-algérien en France gagne de plus en plus les responsables politiques. Ce vendredi 11 avril, une élue de la ville de Sète a choqué les internautes par une publication stigmatisante envers la communauté algérienne en France.
Corinne Azaïs, élue de la ville de Sète (Occitanie) et adjointe au maire chargée de l’éducation et de la jeunesse, a en effet commis un grave dérapage sur sa page Facebook.
La publication d’une élue sur les Algériens suscite une vague d’indignation
Dans la soirée du vendredi, elle a publié un Starter packs, un jeu tendance sur les réseaux sociaux, dont les images incarnent symboliquement une personnalité, un métier, une marque ou figure sociétale, avec un principe souvent caricatural.
L’image représente la figurine d’un homme s’appelant Karim, vêtu d’une tunique tout en vert avec une bande blanche. Le Starter packs, intitulé OQTF, comporte aussi un avion et un drapeau algérien, avec un sous-titre qui mentionne « 1 2 3 Viva l’Algérie-je partira pa ».
Si le jeu en soi est censé être amusant, la publication de l’élue n’a rien de tout cela, bien au contraire, l’image est profondément stigmatisante et comporte une connotation raciste, visant clairement la communauté algérienne en France.
Le sous-titre portant la mention « 1 2 3 Viva l’Algérie-je partira pa » fait en effet référence à un mix musical aux paroles ouvertement xénophobes, reprises sur des réseaux d’extrême-droite, note le journal Midi Libre.
« Une image à connotation raciste visant clairement notre communauté »
Dans sa publication publique sur son profil Facebook, Corinne Azaïs a tagué une amie, en écrivant en légende : « Celui-là, il m’a vraiment fait rire ». L’élue a par la suite supprimé la publication, après qu’elle soit dénoncée par des internautes et d’autres élus et hommes politiques.
Cette plaisanterie de mauvais goût survient dans un contexte marqué par le débat sur les expulsions et les OQTF et au moment où Paris et Alger s’efforcent de remettre de l’ordre dans leurs relations après 8 mois de crise.
Dans un courrier adressé à TSA, accompagné d’une capture de la publication, un entrepreneur algérien en France a dénoncé une « image profondément stigmatisante et à connotation raciste, visant clairement notre communauté ». « Ce type de propos ne peut rester sans réaction (…) Il ne faut rien laisser passer ».
Pour sa part, le conseiller départemental communiste de Sète, Gabriel Blasco, cité par Midi Libre, a qualifié la publication de « honteuse, car stigmatisante et faisant directement référence à une chanson raciste ».
« C’est maladroit de ma part, je le reconnais »
Laura Seguin, conseillère municipale d’opposition, a dénoncé pour sa part une image « indigne de la part d’une adjointe à la jeunesse et à l’éducation, censée porter avec exemplarité les valeurs et les lois de la République ». La responsable compte saisir le procureur de la République « pour lui signaler ces faits graves ».
L’auteure de la publication controversée a également réagi auprès du même journal. Après avoir retiré le poste, Corinne Azaïs a déclaré : « C’est maladroit de ma part, je le reconnais », tout en se disant « touchée » par la tournure des évènements.
« Cette publication ne reflète ni mes valeurs, ni mes pensées, ni celles de la majorité municipale et, après avoir présenté dès ce matin mes excuses à Monsieur le Maire, je tiens également à les présenter à toutes celles et ceux qui ont été meurtris par cette publication », a-t-elle ajouté.