La détresse des Algériens, dont des enfants, bloqués depuis trois semaines dans la zone internationale de l’aéroport de Roissy en France, n’a pas laissé insensible le sénateur Abdelouahab Benzaim qui vient d’interpeller le ministre des Affaires étrangères en vue de les rapatrier.
Dans un courrier adressé, dimanche 21 mars, au MAE, Sabri Boukadoum, le sénateur exhorte le chef de la diplomatie algérienne de procéder le plus rapidement au rapatriement de ces Algériens résidant en Grande-Bretagne.
Les 27 Algériens ont été empêchés, fin février, d’embarquer vers l’Algérie, à bord des vols de rapatriement de la compagnie aérienne algérienne. Après la détection de cas du variant britannique du Sars-Cov-2 coronavirus en Algérie, le gouvernement a annoncé la suspension des vols de rapatriement depuis le 1er mars. Les 27 Algériens sont donc bloqués à l’aéroport de Roissy.
« Même en période de guerre… »
« Il n’est pas logique de laisser nos enfants pendant 30 jours et plus dans un aéroport (…) l’État est tenu de les prendre en charge », écrit le sénateur Benzaim dans sa question à Sabri Boukadoum.
« Même en période de guerre, les Nations unies interviennent pour imposer une trêve et un cessez-le-feu pour permettre le transfert des blessés, des morts, des familles et des réfugiés. C’est en premier lieu un geste humanitaire, et que dire quand à fortiori il s’agit de citoyens algériens que l’État se doit de prendre en charge ? », tonne le sénateur qui interpelle le MAE en vue de « mettre fin à cette crise humanitaire ».
| Lire aussi : « C’est très dur de priver quelqu’un de rentrer dans son pays »
Dans sa missive à Sabri Boukadoum, le sénateur Benzaim, rappelle également à ce dernier sa promesse de poursuivre le programme de rapatriement, suite au courrier que le parlementaire a envoyé à l’intention du Premier ministre, il y a moins de deux mois, à ce sujet.
« La décision de suspendre l’opération jusqu’à fin mars a impacté nos concitoyens surtout les titulaires de visas arrivés à expiration. Mais aussi les malades et les étudiants. Ceci implique de votre part de prendre de nouvelles mesures en vue de leur rapatriement, avec le respect du protocole sanitaire », poursuit le parlementaire.
Regroupement familial : Benzaim interpelle Kamel Beldjoud
Sur un autre volet, le sénateur Abdelouahab Benzaim a également interpellé le ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud, à travers une question orale sous forme de courrier, au sujet des Algériens empêchés de rejoindre la France dans le cadre du regroupement familial, bien que remplissant toutes les conditions et sont titulaires des visas D (dits d’installation).
« Autrement dit, les autorités françaises ont donné leur accord en les autorisant à entrer sur le sol français pour rejoindre leurs familles. Il y en a parmi eux certains qui ont attendu 3, 4 et 5 ans, et après des procédures complexes pour que leurs demandes soient acceptées », écrit-il.
« Malheureusement, ils se sont retrouvés bloqués et privés de la possibilité de rejoindre leurs familles (…). Après le refus par vos services, ils se trouvent loin de leur proches et si leurs visas venaient à expirer, ils seraient contraints d’attendre encore d’autres années », assène le sénateur qui demande au ministre de l’Intérieur quelles étaient les mesures prévues pour traiter les autorisations au sujet de cette catégorie.