Le président de Talaiou El Houriyet, Ali Benflis a estimé ce samedi « qu’il n’y a pas de certitude » sur le cinquième mandat même s’il ne l’exclut pas également.
« L’Algérie vit politiquement une opacité totale ; il n’y a pas de certitude sur un cinquième mandat. On n’est pas sûr qu’il y aura un cinquième mandat, et on n’est pas certains qu’il n’y aura pas de cinquième mandat », a déclaré Ali Benflis lors d’une conférence de presse animée à Zeralda en marge de la tenue de la session du comité central du parti.
« Si les élections devaient se passer en avril comme annoncé, il y a deux possibilités pour le peuple : soit, -une chance inouïe-, c’est de voir notre pays évoluer, aller vers un système démocratique et construire des institutions saines réellement représentatives et démocratiques, soit l’inconnu, l’opacité », prédit-il.
S’il laisse entendre que son parti est prêt à « tout moment » à faire face à toute éventualité dans les prochains mois, Ali Benflis rappelle de nouveau qu’il appartient au comité central de s’exprimer au moment opportun sur la participation du parti à la présidentielle et sur son éventuelle candidature.
« Beaucoup s’interrogent sur notre position par rapport à la prochaine élection. Nous sommes un parti démocratique. La question n’est pas liée à un éventuel cinquième mandat ou à autre chose. Comme nous n’avons pas toutes les données, c’est reporté au moment voulu. Et soyez certains qu’il y aura une décision qui sera prise par le comité central au moment opportun (…) Taliaou ne va pas s’aventurer », a affirmé l’ex chef de Gouvernement, contredisant ainsi le porte-parole de son parti Ahmed Adhimi, sur sa décision de boycotter l’élection en cas de candidature de Bouteflika.
Interrogé sur la récente charge du ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Louh à l’encontre de son premier ministre, Ali Benflis qui a été ministre dans trois gouvernements et chef de gouvernement à deux reprises a insinué sur l’absence de culture de l’État, un « aspect » qui selon lui « n’honore pas l’Algérie ».
« De mon temps, on n’a jamais vu un ministre parler publiquement de choses qui vont à contre-courant de la culture de l’État. J’ai été à deux reprises chef de gouvernement, il n’y avait pas de ministres qui parlaient de choses publiques dans un sens qui contrarie les décisions gouvernementales (…) celui qui est imprégné de la culture d’État sait qu’il est tenu par le devoir de réserve. Les divergences et les différences à l’intérieur d’un staff existent partout dans le monde, y compris en Algérie (…) mais publiquement c’est autre chose », a observé Ali Benflis.
« Moi, je n’y crois pas et je ne l’ai pas connu. Mais, ce qui est désolant dans cet aspect donné à l’opinion publique, c’est que ça n’honore pas l’Algérie », a-t-il assené.
S’il a soutenu dans son intervention devant les membres du comité central que les récents événements qui ont secoué l’APN entraient dans le cadre de la guerre entre les différents centres de décision, il observe une espèce de prudence concernant l’emprisonnement, puis la libération des journalistes.
« Je n’ai pas de données », a-t-il dit en réponse à une question pour savoir si ces arrestations entraient également dans le cadre de la lutte des clans. Tout comme il soutient, à propos des généraux incarcérés avant d’être libérés qu’il ne peut en parler faute « de données et d’informations ».
A une question sur l’appel de la majorité parlementaire à un cinquième mandat, Ali Benflis a indiqué que son parti ne s’immisçait pas dans ce qui se passe chez les autres.
« On respecte tout le monde et on ne répond même pas à ceux qui nous insultent, étant convaincus que celui qui est attaché au renouveau doit avoir des grandes valeurs car l’Algérie n’a pas besoin de tambourinage ni de perte de temps », a-t-il dit.
Par ailleurs, concernant l’appel du souverain marocain à un dialogue avec l’Algérie, il a réitéré la proximité des deux peuples et a plaidé en faveur de relations de bon voisinage. « Mais il y a le ministère des Affaires étrangères qui exprime la politique étrangère du pays ».