Le président du parti Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, a estimé ce mercredi 6 mars que la lettre du président Bouteflika adressée à la nation lors du dépôt de son dossier de candidature est « provocatrice » et « en décalage profond par rapport aux objectifs fixés par les Algériens ».
« Cette lettre est provocatrice, en ce qu’elle ne contient pas la moindre mesure d’apaisement ou de confiance à la mesure de ce que le peuple exige. Elle a pris la forme et le fond d’une insulte à l’intelligence des Algériennes et des Algériens. Elle a été perçue comme une persistance dans le défi et la provocation », a estimé Ali Benflis dans sa déclaration liminaire au « Forum de Liberté ».
« Le peuple en est arrivé à la revendication de la refondation de l’Etat national. Ce que la lettre lui propose c’est d’entériner une prorogation de la durée de validité du régime politique en contrepartie de quelques ravalements de façade », affirme l’ex-chef du gouvernement du président Bouteflika entre 2000 et 2003.
« Cette lettre est aussi en décalage profond par rapport aux objectifs actuellement fixés par les Algériennes et les Algériens. Après tout, le peuple ne s’est pas levé pour une présidentielle anticipée, pour une conférence nationale dont personne n’ignore le caractère dilatoire, pour une distribution des richesses à partir de la planche à billets, pour un mécanisme d’organisation des élections ou pour une quatrième initiative constitutionnelle », a estimé en outre le président de Talaie El Hourriyet.
« Enfin, cette lettre est préoccupante. En lieu et place de l’apaisement qu’elle était censée apporter et de la confiance qu’elle pouvait aider à restaurer, elle n’a généré qu’un surcroit de colère et n’a abouti qu’à élargir le fossé de la défiance et n’a résulté qu’en davantage de discrédit pour le régime politique en place », a conclu Benflis.