Politique

Ali Ghediri et Mohcine Belabbas dénoncent la position de la France

Ali Ghediri, ancien candidat à la présidentielle, et Mohcine Belabbas, président du RCD, ont dénoncé, ce mardi 19 mars sur TSA Direct, ce qu’ils considèrent comme étant un parti-pris de la France en faveur du pouvoir. Ils commentaient les déclarations des responsables français après l’annonce du président Bouteflika du report des élections.

« La France par la déclaration de son président a pris parti pour le pouvoir et non pas avec le peuple », a déclaré Ali Ghediri. Et même si, selon lui, Paris a tenté de corriger son attitude, « le coup était déjà parti ».

« L’autre fois, au Forum de Liberté, j’avais prononcé quelques phrases en français et, immédiatement, on m’a taxé d’agent de la France et qualifié de francophile. Or, la France ne m’a pas soutenue, ni d’ailleurs le peuple, mais elle soutient le pouvoir. Dès lors, qui est le plus francophile d’entre nous, moi ou le pouvoir ? », a poursuivi Ali Ghediri. Pour lui, « l’éthique politique aurait dicté à la France de respecter un minimum de neutralité » par rapport à la crise politique en Algérie.

De son côté, Mohcine Belabbas a affirmé avoir l’ « intime conviction » que le France était au courant du contenu la lettre attribuée au président Bouteflika, n’excluant pas qu’elle soit même dictée par Paris. Il en veut pour preuve la rapidité avec laquelle le président français et son ministre des Affaires étrangères ont réagi à la décision de Bouteflika de reporter les élections prévues le 18 avril et d’annoncer un plan de sortie de crise.

« La première lecture que je fais de la position française est qu’il y a eu une précipitation. Il s’agit d’une adoption du plan de sortie de crise attribué au président Bouteflika. En fait, c’est la France qui a donné ce plan. A peine a-t-il été rendu public que Paris l’a immédiatement salué. Cela signifie qu’elle l’avait auparavant et il n’est pas exclu qu’elle l’ait dicté », a affirmé M. Belabbas.

La France, selon le président du RCD, était le seul pays à s’être précipité à prendre position clairement en faveur du plan et, partant, du pouvoir. A rebours de la France, les autres pays, a-t-il dit, ont mis «un peu les formes » en usant d’un langage diplomatique. « Après avoir écouté les déclarations de Le Drian et celles de Macron, j’ai l’intime conviction que la France était déjà au courant du plan. Il y a même eu des rencontres informelles entre des responsables algériens et des officiels français avant que la lettre attribuée au président Bouteflika ne soit rendue publique », a insisté M. Belabbas, déplorant l’attitude du pouvoir algérien qui privilégie le dialogue avec les puissances étrangères que d’y associer les forces politiques nationales.

« Lorsqu’une grave crise survient en France, le pouvoir en place consulte en premier lieu la classe politique locale, opposition et majorité, ainsi que les bases syndicales. On a même vu Marine Le Pen (extrême droite) reçue à l’Elysée. Dans le cas algérien, malheureusement on a l’impression que les « nationaux » sont les responsables français », a conclu M. Belabbas.

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