Quelle lecture faites-vous de la situation politique actuelle du pays ?
Nous vivons une situation difficile, laquelle requiert la mobilisation de l’ensemble des franges de la société. Il est impératif d’accompagner les institutions de l’État et de manière claire de notre part en tant que formations politiques. Et heureusement, il y a actuellement une acceptation d’une révision constitutionnelle pour mettre en place de véritables réformes pour le pays.
Justement à propos de la révision constitutionnelle, êtes-vous de ceux qui plaident en faveur d’une dissolution de l’APN ?
Non. Et ce pour une simple raison : nous sommes la formation majoritaire au sein du Parlement. Il est tout à fait logique pour nous de vouloir garder ce statut. Sauf si cette dissolution devient un impératif pour les intérêts du pays. Mais dans le cas où la dissolution de l’APN n’est qu’une mesure technique, je peux vous dire que nous la rejetons d’emblée.
Que pensez-vous du dialogue initié par le président ?
Le dialogue est la solution idoine à la crise. Il permettra de mettre en lumière les différentes visions parmi lesquelles émergera assurément la solution la plus appropriée à la situation que nous vivons. Le dialogue est aussi une vertu puisqu’il donnera l’occasion à tous les acteurs de la société algérienne, sans exclusion aucune de s’exprimer et d’être au-devant du processus de reconstruction du pays sur de nouvelles bases.
L’Algérie est-elle, selon vous encore en crise ?
Oui, le pays est encore en crise, mais nous sommes en train d’entrevoir des solutions. Et ce n’est que le début. Il faudra encore du temps pour résorber la crise actuelle.
Le président Tebboune a consacré le 22 février, journée nationale du Hirak. Qu’en pensez-vous ?
C’est une très bonne décision. J’adhère pleinement au caractère pacifique de ce mouvement et à sa fraternité avec l’armée nationale populaire. Nous souhaitons que ce hirak persiste mais qu’il ne soit pas exploité.
Est-ce que le hirak a eu gain cause ?
Oui, il a eu pleinement gain de cause à mon avis, en ce sens qu’il a réussi. Parce qu’il a empêché un 5e mandat de l’ancien président Bouteflika, il a été à l’origine d’une nouvelle direction à la tête du pays à l’issue d’élections présidentielles démocratiques. Il a aussi influé sur les nouvelles orientations politiques du pays et sur un nouveau programme du gouvernement. C’est encore une fois, une réussite du hirak, lequel ne devrait pas être exploité.
Comment ne devrait-il pas être exploité ?
Il ne devrait pas être exploité comme il l’a été contre le FLN. Je vous rappelle qu’il a utilisé des slogans, faits de toutes pièces pour porter atteinte à notre parti.
Êtes-vous des partisans d’une structuration du Hirak ?
Non. Quiconque déciderai de le structurer risquerai de se l’approprier. Conséquence, ce sera un mouvement qui ne servira pas les intérêts du pays et aura pour mission de satisfaire les ambitions des personnes.
Avez-vous fixé la date du 11e congrès du FLN ?
Il aura lieu normalement en juin prochain. Sauf dans le cas où le président de la République annonce la décision de la révision constitutionnelle au même moment. Nous serons contraints, conformément aux statuts de le reporter. En tous les cas, nous nous attellerons à organiser un congrès par les militants et pour les militants.