Dortmund menait 4-0 après 25 minutes. Schalke est revenu à 4-4 dans le temps additionnel! Victime d’un incroyable scénario, le Borussia a signé son neuvième match sans victoire sur ses dix dernières sorties et son entraîneur Peter Bosz semble plus près que jamais de la sortie.
Au classement, Dortmund est quatrième avec 21 points, pour quelques heures au moins, avant le match Mönchengladbach (21 pts) – Bayern Munich (29 pts) en fin d’après-midi.
Avec des buts d’Aubameyang (12e), Stambouli contre son camp (18e), Götze (20e) et Guerreiro (25e), les Jaune et Noir ont cru s’assurer en moins d’un quart d’heure ce derby de la Ruhr, traditionnelle confrontation qui a enflammé des générations de supporters depuis près d’un siècle.
Mais Guido Burgstaller (61e), Amine Harit (65e), Caliguiri (86e) et Naldo (90+4) ont réussi une extraordinaire « Remontada » à l’allemande, arbitrée par… Deniz Aytekin, l’homme qui avait tenu le sifflet lors de la remontée historique de Barcelone contre le PSG l’an dernier en Ligue des champions.
Mais comment le Borussia a-t-il pu laisser échapper ces trois points imperdables?
« Nous devons gagner. Gagner ! Et aussi pour mon poste », avait martelé Bosz avant le match, trois jours après la défaite contre Tottenham (1-2) en Ligue des champions, la quatrième de la saison sur la pelouse naguère inviolable du Signal Iduna Park.
Le Néerlandais avait d’ailleurs mis de l’eau dans son vin en modifiant son système, très critiqué, pour adopter un 3-4-3 où Weigl et Sahin verrouillaient le milieu défensif.
Le changement essentiel n’était pourtant pas dans la tactique, mais bien dans l’état d’esprit. Combatifs, audacieux, implacables dans les duels, rigoureux derrière: jamais depuis septembre on n’avait vu les Noir et Jaune jouer avec un tel engagement.
Malédiction? Peur de gagner? Talent du coach de Schalke Domenico Tedesco, qui a fait deux changements dès la 33e minute? Dortmund a totalement perdu en deuxième période le contrôle du match, a cessé de jouer vers l’avant, et a regardé ses visiteurs prendre confiance minute après minute, jusqu’à revenir au score dans le temps additionnel.
En voulant trop défendre, un exercice qu’il ne pratique pas si souvent, le buteur de Dortmund Pierre-Emerick Aubameyang a écopé d’un deuxième carton jaune à la 72e minute, alors que le score était de 4-2.
Peter Bosz, dans l’idée de verrouiller la victoire, a cru bon de faire sortir Yarmolenko et Götze, deux joueurs offensifs, pour les remplacer par Bartra et Castro, un défenseur et un milieu de terrain. Mauvais coaching.
Malgré les dénégations des dirigeants du club, qui ont affirmé toute la semaine qu’il n’y avait aucun « ultimatum » contre l’entraîneur, l’ensemble des commentateurs allemands se demandent maintenant comment il va pouvoir rester en poste, après une telle série noire sur un temps aussi long.