search-form-close
Allemagne : expulsion collective de sans-papiers tunisiens

Allemagne : expulsion collective de sans-papiers tunisiens

Les étrangers établis en Europe, notamment ceux qui y séjournent en situation irrégulière, font face à une pression grandissante dans un contexte de montée de l’extrême-droite et de son discours ouvertement anti-migratoire.

En Allemagne, le gouvernement social-démocrate, mené par le chancelier allemand Olaf Scholz, semble avoir plié sous la pression à quelques jours des élections fédérales allemandes prévues pour ce 23 février.

Alors que l’Allemagne s’est longtemps distinguée parmi les pays européens par sa politique migratoire généreuse, les choses changent. Le pays n’hésite plus à expulser les étrangers sans-papiers, et de manière collective et forcée.

Des ressortissants tunisiens expulsés collectivement par avion vers la Tunisie

En effet, l’Allemagne a procédé ce 19 février 2025 à une expulsion collective de ressortissants tunisiens par voie aérienne. L’avion a décollé à midi de l’aéroport de Leipzig/Halle en Allemagne pour atterrir aux environs de 14 h 30 à l’aéroport d’Enfidha, en Tunisie, rapportent plusieurs médias.

L’opération de l’expulsion, bien qu’elle a été effectuée « en toute discrétion », n’a pas échappé à l’œil vigilant de l’association « Deportation Alarm », organe du mouvement « Noborder Assembly », indique le média tunisien Business News.

L’organisation a confirmé que l’expulsion a bel et bien eu lieu le 19 février, sans pour autant préciser le nombre des ressortissants tunisiens éloignés qui ont été embarqués de force dans cet avion.

L’opération a été notamment dénoncée sur les réseaux sociaux par Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), qui a rappelé que les expulsions forcées et collectives des étrangers constituent une démarche contraire aux conventions internationales.

Une démarche contraire aux conventions internationales

L’activiste a cependant dévoilé que la Tunisie collabore avec l’Allemagne, mais aussi avec l’Italie et la France, en ce qui concerne les rapatriements  forcés et collectifs de ses ressortissants sous escorte sécuritaire, et ce, en contrepartie « d’aides dont la valeur et la destination restent floues ».

Ben Amor a aussi regretté le fait que les ressortissants tunisiens expulsés par l’Allemagne n’aient pas pu bénéficier d’un accompagnement juridique adéquat qui leur aurait permis de contester la décision de leur éloignement, alors que certains d’entre eux vivaient dans le pays depuis plusieurs années et ont déjà fondé des familles et avaient des enfants à charge.

De plus, même après leur arrivée en Tunisie, leur pays d’origine, les personnes expulsées trouvent du mal à s’intégrer et souffrent souvent d’un profond découragement qui les empêche d’aller de l’avant dans leur vie.

Il est à noter que l’extrême-droite en Allemagne, représentée notamment par l’Alternative für Deutschland (Alternative pour l’Allemagne), AFD, soutenue par Elon Musk, gagne du terrain et galvanise les foules grâce à un discours ouvertement anti-migratoire.

  • Les derniers articles

close