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Allemagne : la droite nationaliste surfe sur l’anti-islam durant la campagne électorale

Allemagne : la droite nationaliste surfe sur l’anti-islam durant la campagne électorale

La droite nationaliste allemande intensifie lundi sa campagne contre l’immigration et l’islam au moment où elle monte dans les sondages, entraînant un tassement du parti d’Angela Merkel à quelques jours des législatives.

Le duo qui dirige la campagne de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), Alexander Gauland et Alice Weidel, a prévu à la mi-journée une conférence de presse sous le thème « immigration musulmane et criminalité », le sujet de prédilection de ce parti qui connaît un essor depuis la décision de la chancelière allemande d’ouvrir les frontières à des centaines de milliers de demandeurs d’asile en 2015.

Dans la dernière ligne droite avant le scrutin du 24 septembre, ce parti populiste de droite connaît une petite poussée dans les enquêtes d’opinion à 10-12%, contre 8-10% quinze jours plus tôt.

Pourtant sa campagne n’a pas été exempte de polémiques. A commencer par ses affiches controversées montrant de jeunes femmes sur une plage proclamant « La Burka ? On préfère le Bikini » ou ce cliché d’un bateau de migrants barré des mots « En détresse ? Plutôt la prochaine vague de criminalité ». Leur autre cible favorite est Angela Merkel, accusée d’avoir trahi et mis en danger le pays, comme en témoigne, selon l’AfD, l’attentat de Berlin au camion-bélier de Noël 2016 commis par un demandeur d’asile radicalisé.

Les grands partis tentent dès lors la diabolisation pour enrayer la progression de l’AfD, relevant que le pays du nazisme doit empêcher l’entrée d’une droite radicale à l’assemblée.

Le candidat à la chancellerie du SPD, Martin Schulz a qualifié samedi le parti « d’extrême droite », un terme d’ordinaire réservé dans le pays aux néo-nazis, et de « honte de la nation ». Angela Merkel n’a eu cesse de dénoncer ceux qui « ne savent rien faire sauf crier et siffler ». Mais jusqu’ici, les polémiques autour de l’AfD n’ont pas enrayé sa montée, même lorsque M. Gauland a fait l’éloge de l’armée du 3e Reich, chose inimaginable il y a peu dans un pays dont l’identité d’après-guerre repose largement sur la repentance.

De son côté, l’AfD, dont l’entrée à la chambre des députés serait du jamais vu depuis 1945 pour un mouvement de ce type, jubile et se voit au moins en « troisième homme » du scrutin, devant les libéraux du FDP, la gauche radicale Die Linke et les Verts.

L’AfD semble avoir réussi à fédérer une grande partie des mécontents des douze années Merkel, qu’il s’agisse de laissés pour compte de la croissance allemande ou de conservateurs convaincus excédés par la politique centriste de la chancelière.  « L’AfD n’a pas vraiment un électorat structuré. Il y a certes plus d’hommes que de femmes et sont plus nombreux à l’Est qu’à l’Ouest, mais si l’on regarde le revenu, on ne retrouve pas que les plus riches ou que les plus pauvres », relève Nico Siegel, patron de l’institut de sondages Infratest Dimap.

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