Pour la première de Willy Sagnol sur le banc, Munich a concédé dimanche un nul 2-2 à Berlin pour la 7e journée de Bundesliga après avoir mené 2-0, quatre jours après la déroute contre le PSG (3-0) qui a provoqué le limogeage de l’entraîneur Carlo Ancelotti.
Pas de choc psychologique donc, et ce troisième match consécutif sans victoire — en comptant Paris — laisse le Bayern en deuxième position (14 pts) à égalité avec Hoffenheim, déjà à 5 points du leader Dortmund, vainqueur samedi 2-1 à Augsbourg.
Hummels (10e) et Lewandowski (49e) ont marqué pour les champions d’Allemagne, mais Duda (51e) et Kalou (56e) ont répliqué pour Berlin.
“C’est un résultat frustrant”, a concédé Sagnol: “Quand on mène 2-0, il faut plus de discipline et de concentration. Nous avons payé cher ce manque de discipline”.
Les attentes des dirigeants du Bayern, après l’électrochoc de l’éviction d’Ancelotti, étaient pourtant claires: “Maintenant il n’y a plus d’excuses, nous devons gagner à Berlin, l’équipe se doit de montrer une réaction”, avait martelé le directeur sportif Hasan Salihamidzic.
Ce résultat décevant ajoute donc un peu de pression aux dirigeants du club pour trouver en urgence un nouveau coach titulaire, alors que les Allemands Thomas Tuchel (libre, ex-Dortmund) et Julian Nagelsmann (Hoffenheim) font figures de favoris pour le poste.
Quant à Sagnol, bombardé entraîneur par intérim jeudi après le limogeage d’Ancelotti, il préfère ne pas s’étendre sur son cas personnel: “La question n’est pas si j’espère ou si je souhaite rester l’entraîneur, la question est de savoir ce que veut le directoire du club”, a-t-il dit en conférence de presse après le match de Berlin.
Depuis samedi, les médias et les experts allemands spéculent sur une arrivée prochaine de Tuchel, 44 ans. L’homme qui a lancé Ousmane Dembélé à Dortmund est actuellement le seul entraîneur avec ce profil de haut niveau libre sur le marché.
Les commentateurs se demandent toutefois si son caractère de franc-tireur et d’électron libre, qui lui a valu son éviction de Dortmund, conviendrait au Bayern, où l’esprit “famille” est la valeur numéro un.
Pour l’entraîneur et consultant Armin Veh, Tuchel est favori mais “la question est de savoir s’il aura appris quelque chose de ses deux années à Dortmund”.
“Si ce n’est pas le cas, il va avoir des problèmes”, ajoute-t-il.
— Une composition très “politique” —
L’autre nom qui circule est celui de Julian Nagelsmann, la pépite de 30 ans d’Hoffenheim, l’actuel troisième du classement après sa défaite dimanche à Fribourg (3-2).
Devenu en 2016 à 28 ans le plus jeune entraîneur d’un grand championnat européen, il passe pour un surdoué, qui a hissé son club à la quatrième position de la Bundesliga la saison dernière. Il a récemment avoué que le rêve de sa vie était d’entraîner un jour le Bayern Munich.
C’est sur lui que parie l’ancienne gloire du Bayern Lothar Matthaüs: “Je crois qu’il tient la corde. C’est le candidat qu’ils veulent”, dit-il. Le problème étant de savoir si Hoffenheim serait prêt à le laisser partir en cours de saison.
Pour battre Berlin, l’ancien international français et ex-vedette du Bayern Willy Sagnol avait pourtant titularisé les cadres “historiques” de l’effectif, réinstallant à leurs postes Robben, Ribéry, Hummels et Boateng, qu’Ancelotti avait écartés à Paris.
Les deux arrières centraux, champions du monde avec l’Allemagne, ont immédiatement signé leur rentrée. Sur une balle en profondeur de Boateng, Hummels a marqué de la tête le premier but, sur une action d’école.
La composition de l’équipe répondait probablement à une logique au moins autant “politique” que sportive. Les dirigeants du club avaient admis que la révolte des cadres du vestiaire avait joué un rôle dans la décision d’évincer Ancelotti, et il était difficile d’imaginer que Willy Sagnol, intérimaire sur le banc, puisse écarter les joueurs emblématiques du club.
Mais comme contre Wolfsburg (2-2) la semaine dernière, les stars du Bayern n’ont pas su tenir le résultat alors qu’ils avaient deux buts d’avance.