L’extrême droite allemande mobilise à la suite d’agressions de passants par des migrants dans une ville bavaroise en y organisant notamment des patrouilles d’auto-défense, a indiqué jeudi le maire de la cité en se disant “choqué”.
“Je peux comprendre l’insécurité qui règne dans une partie de la population, mais les menaces de violences et la haine qui déferlent depuis les quatre coins du pays vont trop loin”, a déclaré le maire d’Amberg en Bavière, Michael Cerny, au quotidien local Mitteldeutsche Zeitung.
Il a ajouté avoir informé la police de ces milices d’auto-défense qui se forment.
Le parti d’extrême droite NPD, proche de la mouvance néo-nazie, a publié en parallèle sur l’un de ses comptes Facebook dans la région des photos de plusieurs de ses membres, portant des vestes rouges avec le sigle du mouvement.
On les y voit marchant sur les lieux où les agressions se sont déroulées peu avant le réveillon de la Saint-Sylvestre, ainsi que devant un foyer de demandeurs d’asile.
Quatre jeunes hommes originaires d’Afghanistan et d’Iran ont été arrêtés par la police après avoir, en état d’ébriété, agressé samedi soir une dizaine de passants dans la rue à Amberg. Ils doivent répondre de “coups et blessures”.
Cette affaire a relancé le débat autour des demandeurs d’asile dans le pays, toujours sensible depuis l’arrivée dans le pays de plus d’un million d’entre eux en 2015 et 2016.
Le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer, partisan de la fermeté sur l’immigration au sein du gouvernement d’Angela Merkel, a appelé dans la foulée à faciliter l’expulsion des demandeurs d’asile coupables de crimes et délits dans le pays.
L’extrême droite allemande, pour sa part, s’est saisie des agressions d’Amberg, comme elle le fait de la plupart des faits divers de ce type depuis des mois, pour marteler son message anti-migrants et anti-Merkel.
“La population autochtone doit être elle-même protégée de toute urgence contre ces gens qui prétendument cherchent protection”, a dit l’une de ses cadres de Bavière, Katrin Ebner-Steiner.
Une porte-parole de la chancelière allemande a, elle, condamné mercredi à la fois les agressions d’Amberg et l’attaque xénophobe d’un homme qui le soir du réveillon a foncé sur des migrants en voiture dans l’ouest du pays.