Jupp Heynckes a réussi son pari. Sept matches, sept victoires, une série conclue samedi par un succès 3-1 dans l’antre du grand rival Dortmund: le coach revenant de 72 ans a rendu en un mois au Bayern Munich son jeu, sa confiance, et sa place au sommet du football allemand.
Ce « Klassiker » gagné avec la manière permet aux ogres de Bavière d’occuper désormais seuls la tête du classement avec 26 points, soit quatre d’avance sur Leipzig (22 pts), vainqueur de Hanovre à l’arraché samedi (2-1). Et six sur Dortmund (20 pts), qui était en tête avec cinq points d’avance début octobre!
Le directeur sportif du Bayern Hasan Salihamidzic avait annoncé la couleur juste avant le coup d’envoi: « Le plus important, c’est la performance collective, que nous soyons bien en place, que nous n’encaissions pas de buts, et devant nous pouvons nous créer des occasions grâce à notre classe individuelle ».
Classe individuelle ? Celle de Robben d’abord, bien servi par James d’une passe en retrait dans la surface. Le Néerlandais a placé sa « spéciale »: un tir enroulé du pied gauche dans la lucarne opposée (1-0, 16e).
Puis celle de Lewandowski, avant la pause, qui a doublé la mise d’une talonnade géniale entre deux défenseurs à la reprise d’un centre de Joshua Kimmich (2-0, 37e).
— Système « hara-kiri » —
Le Polonais en profite pour prendre seul la tête du classement des buteurs avec 11 réalisations, devant son malheureux rival du jour Pierre-Emerick Aubameyang, auteur de 10 buts lors des huit premières journées, mais muet depuis cinq matches, toutes compétitions confondues.
Quant au but d’Alaba (3-0, 67e), il vient récompenser le travail de rouleau compresseur des Bavarois durant la seconde période. Marc Bartra a sauvé l’honneur des Jaune et Noir en fin de partie (1-3, 88e).
Cette fois, il sera plus difficile d’accuser le coach de Dortmund Peter Bosz d’avoir mis en place un système « hara-kiri ». Ni ses joueurs d’avoir manqué d’envie ou d’agressivité. Le Bayern était tout simplement meilleur, même si Dortmund aurait pu transformer quelques occasions avec plus de lucidité.
Les deux grands d’Allemagne semblent aujourd’hui évoluer dans deux univers parallèles. Tandis que le Bayern recommence à tutoyer les étoiles, le Borussia s’enfonce dans un trou noir qui semble sans fond.
– Un match gagné sur six –
En un mois, Dortmund n’a gagné qu’un seul de ses six matches, contre une équipe de troisième division en coupe d’Allemagne. Il est en outre virtuellement éliminé de la Ligue des champions, après deux matches nuls 1-1 contre la modeste équipe chypriote d’Apoel Nicosie.
Les dirigeants du Bayern au contraire ne peuvent que se féliciter de leur décision d’avoir appelé Jupp Heynckes pour reprendre l’équipe, après l’éviction de Carlo Ancelotti au lendemain de la défaite 3-0 à Paris en Ligue des champions.
Heynckes est l’homme qui avait conduit le Bayern au triplé Ligue des champions-championnat-coupe en 2013. « L’entraîneur a très bien fait les choses », s’est félicité Salihamidzic, « et ce n’était pas facile: il a fallu réorganiser l’entraînement, et remettre les joueurs en forme physiquement ».
De cette 11e journée journée, on retiendra aussi que Leipzig a dû attendre la 85e minute pour battre le promu Hanovre, grâce à un but de l’avant-centre de l’équipe d’Allemagne Timo Werner (2-1), qui avait auparavant offert la passe décisive à Yussuf Poulsen pour l’égalisation du RB (1-1, 70e).
Hanovre, qui occupe toujours la cinquième place avec 18 points, avait ouvert le score par son Brésilien Jonathas (0-1, 56e).
Schalke, vainqueur 2-1 à Fribourg, s’est glissé à la quatrième place, qualificative pour la Ligue des champions la saison prochaine.