Mesut Özil a annoncé dimanche qu’il quittait la sélection d’Allemagne en mettant en avant le « racisme » dans les critiques dont il est victime après l’élimination de la Mannschaft dès le premier tour du Mondial-2018 de football.
« C’est avec un coeur lourd et après beaucoup de réflexion que, à cause des événements récents, je ne jouerai plus pour l’Allemagne de matches internationaux aussi longtemps que je ressens du racisme et du manque de respect à mon égard », écrit le joueur d’origine turque sur son compte Twitter.
Critiqué pour une photo prise avec le président turc Tayyip Erdogan avant le Mondial russe, il a assuré que son geste n’avait « aucune intention politique ».
« Comme beaucoup de gens, mes racines ancestrales recouvrent plus qu’un seul pays. J’ai certes grandi en Allemagne, mais mon histoire familiale a ses racines solidement basées en Turquie. J’ai deux cœurs, un allemand et un turc », a détaillé dimanche après-midi le milieu de terrain d’Arsenal sur Twitter.
Özil sort de son silence après avoir été au centre de la polémique, après la publication de ce fameux cliché sur lequel lui et son compatriote Ilkay Gündogan posent aux côtés du chef de l’État turc, alors en pleine campagne électorale pour sa réélection, finalement obtenue.
Cela avait valu aux deux joueurs de lourdes critiques, surtout après l’élimination précoce des champions du monde 2014 dès la phase de groupes en Russie. Certains observateurs les ont accusés de manquer de loyauté envers l’Allemagne, le manager de la Mannschaft Oliver Bierhoff allant même jusqu’à affirmer « qu’il aurait fallu envisager de se passer d’Özil » pour le Mondial.
Pour Özil, c’est surtout l’absence de soutien de la Fédération (DFB) qui l’a poussé à s’en aller: « Lors de ces deux derniers mois, ce qui m’a le plus peiné est le mauvais traitement que m’a infligé la DFB et son président Richard Grindel ».
« Alors que j’ai essayé d’expliquer à Grindel mon héritage, mes ancêtres et, par conséquent, lui faire comprendre les raisons qui m’avaient amené à prendre cette photo, il était plus intéressé par le fait de parler de ses propres positions politiques et de rabaisser mon opinion », a encore écrit Özil, qui a inscrit 23 buts en 92 sélections.
« Je ne servirai plus de bouc émissaire (à Grindel) pour son incompétence et son incapacité à faire correctement son travail », a conclu le joueur de 29 ans, sacré champion du monde avec l’Allemagne en 2014 après la 3e place en 2010.