Économie

Alliance Assurances dénonce des pratiques déloyales en Algérie

Alliance Assurances a dévoilé ce lundi 3 octobre des résultats financiers solides au 1er semestre 2022, avec une hausse de 20 % de son chiffre d’affaires à 2,874 milliards de dinars et a dénoncé des pratiques déloyales dans le secteur en Algérie.

Le résultat net de la seule compagnie d’assurance algérienne coté à la Bourse d’Alger a bondi de 26,9 %, durant cette période, à 156 millions de dinars contre 123 millions de dinars durant la même période de 2021.

Alliance Assurances voit son chiffre d’affaires « grimper sur fond d’une éclaircie économique en cette période post-pandémique et se réjouit de cette avancée considérable ».

Toutefois, note la compagnie d’assurance privée, cette embellie financière « temporaire ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt sur la persistance des pratiques concurrentielles déloyales, la discrimination illégale dans l’accès à certains marchés publics et l’éviction du secteur privé ; le dumping, le non-respect des conventions multilatérales sectorielles ainsi que le dépassement du périmètre marché de certains acteurs mutualistes pour l’accaparement de parts du marché conventionnel ».

Pour appuyer ses propos sur la concurrence déloyale, Alliance Assurances affirme que pour l’exercice 2022, elle a « perdu 95 % de ses soumissions institutionnelles ». Elle explique cette perte par deux facteurs : le premier est la « persistance de clauses discriminatoires dans certains cahiers de charge », le second, est c’est le plus important, c’est le « non-respect, par certains acteurs du marché, de l’accord multilatéral limitant le niveau de remises pour les assurances automobiles, lequel a été signé par l’ensemble de la place et aussitôt transgressé et ce, en dépit de l’insistance de la tutelle pour son total respect et un engagement ferme et résolu de la part de l’ensemble des acteurs de la place ».

 

Alliance assurances estime qu’en « l’absence de sanctions fermes de la part de l’autorité de régulation contre les récalcitrants, il sera difficile et illusoire de réfléchir à un meilleur sort de notre marché qui peine toujours à dépasser les 0,7 % de taux de pénétration par rapport au PIB dont la moyenne arabe est de 1,5 %, africaine 4 % et mondiale 7 % ».

 

Alliance Assurances formule l’espoir d’un « soutien total et actif de la part de la tutelle et de l’autorité de régulation ainsi que des mesures salutaires pour notre marché mais surtout de la fermeté contre ceux qui privilégient la fuite en avant ».

 

Toujours sur la concurrence déloyale dont est victime le secteur privé en Algérie, le constat d’Alliance Assurances est accablant. « Depuis 4 années, nous observons avec inquiétude un recul constant, permanent et structurel du secteur privé des assurances en termes de parts de marché. Selon nos propres estimations, la part du secteur privé est passée de 24,7 % en 2018 à environ 21 % pour 2022, cela en dépit d’une croissance du secteur qui pourrait avoisiner les 06 % malgré l’absence du marché des véhicules neufs », affirme la compagnie privée, fondée par son PDG Hassen Khelifati.

 

Le secteur privé algérien des assurances en danger

 

Alliance Assurances met en garde sur les conséquences de cette politique de discrimination dont est victime le secteur privé en Algérie. « Cette lame de fond persistante risque de mettre le secteur privé dans une situation très difficile et pourrait même menacer sa pérennité si des mesures de fortes réformes du secteur ne sont pas prises dans les délais les plus courts par la tutelle et l’autorité de régulation ».

 

Alliance Assurances rappelle dans la foulée que le président de la République a désigné l’année 2022 comme « l’année du démarrage économique et du déclenchement des différentes reformes et le secteur a grande foi dans cette dynamique forte enclenchée dans le but de mettre en œuvre un processus de réformes économiques structurelles et profondes ».

 

Elle ajoute que le gouvernement a « mis en place un projet de loi des investissements et des textes d’application dans des délais record, ce qui traduit la forte volonté politique pour aller de l’avant dans la modernisation de notre économie pour ne plus laisser aucun secteur à la marge ou en souffrance et notamment le secteur des assurances ».

 

De ces actions du président de la République et du gouvernement est né le « grand espoir d’une accélération des différentes réformes tant attendues par notre secteur notamment la loi 95/07 ainsi que les différentes mesures et décisions règlementaires au niveau de la tutelle et la régulation pour mettre un terme à certaines dérives et pratiques anti-concurrentielles et qui vont à l’encontre des règles prudentielles de solvabilité du secteur et qui risquent de nuire aux intérêts des assurés et la capacité de leurs auteurs à faire face à leurs engagements et responsabilités contractuels, réglementaires et financiers », ajoute Alliance assurances.

 

La compagnie privée se réjouit en outre de la confirmation de Brahim Kassali au poste de ministre des Finances, qui est selon elle un « expert du secteur des assurances, conscient des différentes réformes à engager à court et moyen terme ».

Elle se réjouit aussi de la publication du décret présidentiel portant la désignation et nomination des membres de la commission de supervision du secteur des assurances (CSA) qui est selon Alliance Assurances un « instrument juridique d’importance pour la régulation et la mise en place de règles et réglementation sectorielles pratiques et régulières afin de mettre un terme aux dérives constatées jusqu’à présent ».

 

En dépit des contraintes et de la concurrence déloyale, Alliance assurances affirme qu’elle « reste engagée auprès des acteurs sincères et des autorités publiques et du gouvernement pour porter les réformes économiques, les soutenir et participer à leur diffusion et application afin de participer, un tant soit peu, à l’effort de modernisation et de développement de l’économie du pays ».

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