Le dimanche 8 décembre, lors du Conseil des ministres, un nouveau montant de l’allocation touristique pour les Algériens a été fixé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune.
Jusque-là, le montant de l’allocation touristique était de 15.000 DA, soit près de 100 € au taux de change officiel de la Banque d’Algérie qui est d’un euro pour un peu plus de 140 dinars, par personne et par année civile.
À partir de janvier 2025, le nouveau montant est fixé à 750 € par adulte, ce qui équivaut 105.000 DA, et à 300 € par enfant de moins de 12 ans, soit environ 42.000 DA, toujours au taux actuel officiel de la monnaie unique européenne.
Toutefois, la nouvelle allocation touristique est-elle suffisante pour passer quelques jours de vacances à l’étranger, sans recourir au marché noir, où l’euro a atteint des sommets historiques ces derniers jours culminant à 262 dinars l’unité lundi 9 décembre ?
Voici ce qu’il en est pour une famille algérienne, composée de quatre personnes, qui voyagera en début 2025 en Tunisie, en Égypte ou en Turquie.
Voyage en Tunisie : combien ça coûtera en début 2025 ?
La Tunisie est l’une des destinations touristiques préférées des Algériens, notamment en été et pour les vacances de fin d’année. Sa proximité et l’absence de visa sont des atouts majeurs pour cette destination toute proche de l’Algérie.
Et comme tout voyage, il faut prévoir un certain budget pour s’y rendre. Pour une famille de quatre personnes, deux adultes et deux enfants de moins de 12 ans, l’État accordera à partir du mois prochain une allocation touristique de l’ordre de 2.100 €, l’équivalent d’environ 294.000 DA.
Par rapport au marché noir des devises, cela fait un gain important de près de 250.000 dinars au taux actuel qui est de 257 dinars pour un euro.
Pour un voyage de 7 nuitées et 7 jours en Tunisie au départ d’Alger, il faut prévoir en moyenne au moins 100.000 dinars dans un hôtel 4 étoiles (soit un peu plus de 700 euros au taux actuel de l’euro sur le marché officiel), indique l’agence de voyages Timgad Voyages.
En ce qui concerne les billets, il faut compter à peu près 130.000 dinars l’aller-retour pour toute la famille à bord de la compagnie nationale algérienne Air Algérie, soit près de 930 euros.
Pour l’hôtel et le voyage par avion, il faut compter 230.000 dinars pour une famille de 4 personnes, soit un peu plus de 1600 euros.
Une fois en Tunisie, elle lui restera entre 400 et 500 euros pour les transports, et autres dépenses imprévues. Si la famille se rend en Tunisie par route avec son propre véhicule, elle n’aura qu’à payer l’hôtel en Tunisie. Les frais de déplacement par route sont insignifiants vue le prix bas des carburants en Algérie.
Partir en Égypte en famille : l’allocation sera suffisante ?
Pour la Tunisie, l’allocation touristique de 750 euros semble largement suffisante pour passer une bonne semaine de vacances dans ce pays voisine. Pour les autres destinations inaccessibles par route, comme la Turquie ou l’Egypte, la donne change.
Ces dernières années, l’Égypte s’est imposée comme étant l’une des destinations de voyage qui ont le vent en poupe, attirant des millions de touristes chaque année.
Pour visiter les pyramides égyptiennes depuis l’Algérie en début de l’année prochaine, il faudra prévoir approximativement 190.000 dinars algériens pour un aller-retour en classe économique avec Air Algérie pour une famille de deux adultes et deux enfants.
Quant à l’hébergement dans un hôtel 4 étoiles, non loin du centre-ville du Caire, les tarifs vont de 100.000 à 300.000 DA pour un séjour d’une semaine. Cela donne un total variant entre 290.000 dinars et 490.000 dinars, soit un entre un peu plus de 2.000 euros et 3475 euros.
Pour les familles qui veulent des prestations hôtelières un peu élevées, l’allocation touristique ne sera pas suffisante pour un séjour d’une semaine en Egypte pour une famille de quatre personnes (deux adultes et deux enfants). La famille devra donc prévoir un budget supplémentaire, explique l’agence Monsieur Voyages.
Quel budget prévoir pour un voyage Algérie – Turquie ?
À l’inverse de la Tunisie et l’Égypte, tout Algérien souhaitant se rendre en Turquie devra d’abord demander un visa auprès du consulat. Pour ce faire, il faut prévoir 27.000 DA par voyageur, ce qui revient à 108.000 dinars (près de 750 euros) pour une famille de quatre membres, précise Timgad Voyages.
Toujours avec Air Algérie, il faudra prévoir 190.000 à 200.000 dinars algériens (1400 euros) pour quatre billets aller-retour en départ d’Alger à destination d’Istanbul. Les visas et les billets d’avion vont accaparer la totalité de l’allocation touristique de cette famille.
En ce qui concerne l’hébergement, les prix d’une chambre pour quatre ou de deux chambres dans un hôtel 4 étoiles vont de 120.000 DA (850 euros) à plus de 300.000 DA (2100 euros).
À l’instar d’un voyage en Égypte, l’allocation pourrait ne pas suffire à couvrir toutes les dépenses du séjour et la famille devra dans ce cas prévoir un second budget pour couvrir les dépenses supplémentaires.
Vous l’aurez compris, l’allocation touristique pourrait ou non suffire à financer un voyage, en fonction de la destination et de la période.
Rappelons qu’en février, durant la basse saison, les prix sont nettement plus avantageux.
La Tunisie remplit toutes les cases
La nouvelle allocation touristique va, sans doute,bénéficier à la Tunisie qui est la principale destination des touristes algériens.
Pour une famille algérienne de 4 personnes, le choix de ce pays sera vite fait en raison des coûts bas des prestations touristiques, de la possibilité de s’y rendre en voiture ce qui réduit considérablement le budget des vacances.
À cela s’ajoute les coûts d’acquisition de la devise sur le marché officiel, un avantage considérable qui va peser lourdement dans la balance lors du choix de la destination. À titre d’exemple, il faut 105.000 dinars pour acquérir 750 euros au taux officiel, et près de 200.000 dinars au marché noir, soit une différence considérable de près de 100.000 dinars.
Pour les autres destinations notamment européennes, les coûts de transport, les frais d’hôtel sont beaucoup plus élevés et ne pourront pas être couverts par l’allocation touristique notamment durant les périodes de pointe où les billets d’avion flambent, sans compter les difficultés d’obtenir un visa.