Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur M. Amar Bendjama, a interpellé, mercredi à New York, la légalité et la justice internationales au sujet de la décolonisation du Sahara Occidental.
S’adressant à la 4ᵉ Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, l’ambassadeur Bendjama a plaidé haut et fort le droit du peuple du Sahara Occidental, dernière colonie de l’Afrique et le plus vaste territoire occupé au monde figurant sur l’agenda de l’ONU depuis 1963, à l’autodétermination, selon le compte rendu de l’agence officielle.
Le diplomate algérien a usé d’un argumentaire juridique incontestable, en se basant d’abord sur le développement « hautement historique » qu’a connu cette question il y a à peine deux semaines, exactement vendredi 4 octobre, et qui « est venu s’ajouter à l’édifice des fondamentaux juridiques de la question du Sahara occidental », à savoir, la décision, définitive et sans appel, prononcée par la Cour de justice de l’Union européenne, dans l’affaire portant sur le Sahara occidental et les accords commerciaux Union européenne-Maroc, en matière de pêche et de produits agricoles.
Il a, dans ce cadre, relevé deux fondations immuables qui ont été consacrées par cette décision. La première est que « le Sahara occidental est un territoire distinct du Maroc et son statut constitue une question de décolonisation » et la seconde est que « le Front Polisario est le représentant légitime et exclusif du peuple sahraoui ».
Bendjama a ajouté que, par-delà la haute signification juridique, judiciaire et politique de cette énième décision, il y a là des enseignements qui doivent nous interpeller aujourd’hui. Il a indiqué qu’il s’agit là « d’une sentence de la constance », et que sur la question du Sahara occidental, l’expression de la légalité internationale a toujours été claire, forte et immuable.
Pour étayer ces propos, l’ambassadeur algérien a rappelé l’avis consultatif de la CIJ de 1975, qui établit l’absence de tout lien de souveraineté territoriale du Maroc et qui a réaffirmé également l’absence de tout lien juridique de nature à affecter l’application de la résolution 1514 dans la décolonisation du Sahara occidental.
Il a également rappelé l’accord de Madrid sur la partition du Sahara Occidental et qu’aucun terme de cet accord n’a été accepté par la Communauté internationale qui a réaffirmé en novembre 1979 le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément à la Charte des Nations Unies et aux objectifs de la Résolution 1514.
Il a relevé encore que le Secrétaire général de l’ONU affirme, dans tous ses rapports annuels, que : « le Conseil de sécurité examine le Sahara occidental comme une question de paix et de sécurité, appelant à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. La Quatrième Commission et le « Comité des 24 » l’abordent comme une question de décolonisation ».
Autre enseignement à tirer, M. Bendjama a souligné que le destin d’un peuple ne peut être décidé que par lui-même. Et qu’à travers la Résolution 1514, 1541 ou encore 2625, la doctrine onusienne de décolonisation est restée immuable. Et d’ajouter que les modalités de mise en œuvre du droit à l’autodétermination doivent être librement déterminées par le peuple sahraoui.
En conclusion, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a martelé : « Nul ne peut offrir le ++sceau de la souveraineté++ sur le Sahara occidental en dehors de la volonté librement exprimée du peuple sahraoui. Nul ne peut invoquer les investissements ou l’ouverture de consulats en remplacement de l’autodétermination d’un peuple encore sous domination coloniale ».