Amnesty international a appelé lundi les autorités marocaines à enquêter sur la mort de Hayat Belkacem, une jeune femme tuée par la Marine alors qu’elle tentait de gagner clandestinement les côtes espagnoles en bateau.
“Les autorités marocaines doivent mener une enquête indépendante sur la mort de Hayat et les blessures graves de trois autres citoyens marocains”, a appelé lundi sur Twitter l’organisation basée à Londres.
La Marine royale marocaine avait ouvert le feu mardi sur un “go-fast”, une puissante embarcation à moteur transportant une vingtaine de migrants marocains en Méditerranée, au large de Fnideq (nord).
Touchée par les tirs, Hayat Belkacem, une étudiante marocaine en droit, issue d’un milieu très modeste à Tétouan (nord), a succombé à ses blessures le même jour à l’hôpital. Sa mort a suscité une vive émotion et des réactions d’indignation dans le royaume.
Trois autres passagers, âgés de 20 à 30 ans, ont été blessés, tandis que le pilote de l’embarcation, de nationalité espagnole, a été arrêté.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont partagé des portraits de la “martyre Hayat”, dont le “seul tort était de vouloir quitter la misère pour aider sa famille”.
Les migrants touchés par les tirs étaient “dissimulés sous une bâche”, a affirmé samedi à l’AFP une source militaire, évoquant des “manoeuvres dangereuses” menées par le “go-fast” et qui “allaient provoquer une collision évitée de justesse”.
Depuis début septembre, des dizaines de vidéos montrant des jeunes Marocains en route vers l’Espagne à bord de bateaux pneumatiques sont devenues virales sur les réseaux sociaux.
Selon des statistiques officielles, le Maroc est marqué par de grandes inégalités sociales et territoriales, sur fond de chômage élevé chez les jeunes.
Le royaume est aussi un pays de transit pour les migrants originaires d’Afrique subsaharienne.