L’ONG de défense des droits de l’Homme, Amnesty International, a dénoncé ce jeudi l’intensification de la répression des manifestations par les autorités à l’approche des élections présidentielles prévues le 12 décembre prochain.
« Depuis le lancement de la campagne présidentielle, les autorités algériennes ont intensifié leur offensive contre la liberté d’expression et de réunion, signalant ainsi leur tolérance très limitée envers les Algériens et Algériennes appelant à un changement du système », a indiqué Heba Morayef, directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, citée dans un communiqué de l’ONG.
« Des millions d’Algériens et d’Algériennes ont montré en manifestant chaque semaine au cours des dix derniers mois qu’ils et elles étaient convaincu·e s de l’efficacité des manifestations pacifiques comme moyen collectif pour appeler au changement », a affirmé la responsable, estimant qu’« au lieu de s’en prendre aux manifestant e·s pacifiques, notamment à ceux qui s’opposent à l’élection présidentielle, les autorités algériennes doivent garantir le droit de la population algérienne de manifester pacifiquement et de s’exprimer librement ».
« Exprimer son opposition à l’élection présidentielle prévue en Algérie ou critiquer les autorités n’est pas un crime », a estimé Heba Morayef, appelant les autorités algériennes à « libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues pour avoir exercé pacifiquement leurs droits aux libertés de réunion et d’expression ».
« Le recours à des peines de prison pour sanctionner des manifestants pour la simple possession d’un drapeau est scandaleux et bafoue les obligations de l’Algérie au titre du droit international relatif aux droits humains », a dénoncé Mme Morayef, ajoutant que « ces lourdes peines sont le reflet inquiétant de l’intolérance des autorités algériennes envers la dissidence pacifique ».
« Personne ne devrait être harcelé, intimidé ou arrêté pour avoir couvert les manifestations ou critiqué les candidats à l’élection présidentielle », a estimé pour sa part Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie.