Économie

Amor Habes, DG de Faderco : « La taille critique de nos investissements en Algérie nous pousse à explorer d’autres marchés »

ENTRETIEN. Amor Habes est le DG du groupe Faderco, leader national dans la fabrication des produits d’hygiène corporelle. De Washington où il participe à la semaine de l’Algérie aux Etats-Unis, M. Habes, explique dans cet entretien, les projets et les ambitions de son groupe.

Vous participez à la semaine de l’Algérie aux Etats-Unis, qui a commencé lundi 10 septembre à Washington. Quel est votre objectif ?

Notre groupe Faderco, dont sa vocation première reste purement industrielle, ne pouvait faire l’économie d’un aussi important déplacement. La taille critique de nos investissements en Algérie nous pousse naturellement à aller explorer de nouveaux marchés quel que soit leur nature. Cependant, et il est vrai, que notre présence aujourd’hui sur le sol américain a une signification hautement importante pour les objectifs que nous nous sommes fixés pour les années à venir.

Notre principal intérêt, à ce niveau de participation, est en premier lieu de promouvoir un savoir-faire algéro-algérien. En effet, nous avons pour ambition de montrer que l’expertise est bien là, que nous mettons tout en œuvre pour animer et renforcer notre position en tant qu’acteur incontournable sur la scène économique algérienne. Il est d’autant plus important de faire valoir une industrie basée sur les produits de grande consommation, régie par des normes internationales, fabriqués en Algérie. De plus, cet événement nous confère une réelle occasion de créer des liens solides avec d’éventuels partenaires américains, précurseurs dans notre domaine d’activité. Aussi, l’occasion nous est donnée de rencontrer et d’échanger avec de potentiels partenaires fabricants des matières premières intrants dans notre process industriel. Comme vous le savez déjà, Faderco a inscrit dans sa stratégie un processus d’intégration verticale à l’effet de réduire au maximum notre dépendance sur les intrants importés. Le complexe de production de pâte à papier, entré en exploitation à Sétif en 2015, ayant été la première phase de concrétisation de cette démarche.

Quelle est votre cible sur place ?

Nous avons tout planifié afin de faire de cet événement une réussite, pour que le nom de Faderco soit associé au professionnalisme qui nous caractérise. Que ce soit au niveau de la qualité de notre présence physique avec notre stand, qu’à notre capacité à répondre à toutes les demandes des différents participants. Nous avons tenu à rendre notre participation digne des plus hauts standards internationaux et nous avons réussi. Notre but ultime est de gagner la confiance de nos futurs partenaires et équipementiers présents. Se frotter aux centrales d’achat de la grande distribution nous a permis de prendre le pouls du marché américain, de comprendre au mieux les habitudes de consommation ainsi que leurs mode de fonctionnement. La rencontre avec les représentants de la prestigieuse Chambre de commerce des Etats Unis, en présence de notre ministre du Commerce (Said Djellab) ainsi que notre ambassadeur à Washington, a permis de mieux comprendre la nature et le fonctionnement des échanges avec les pays émergents partenaires des Etats Unis.

Vous cherchez des partenaires américains pour produire en Algérie et exporter en Afrique. Pourquoi vous voulez vous s’associer avec les Américains ? Est-ce que c’est pour l’accès à la technologie, aux marchés ? 

Les avancées technologiques sont très rapides. Nous tenons à faire partie des entreprises qui avancent et les Etats-Unis peuvent jouer un rôle non négligeable en tant que partenaire technologique ou autre.

La puissance économique, industrielle et commerciale des Etats Unis n’est plus à démontrer. Leur capacité à conquérir divers marchés du globe grâce à leur pragmatisme devrait être un booster indéniable dans nos actions à l’international. Nous voyons là aussi un véritable défi à relever afin de mettre en avant la plateforme Algérie comme tremplin industriel et logistique à construire dans des délais relativement courts. Aux États-Unis, il est reconnu de tous que « le temps, c’est de l’argent » et en Algérie nous n’avons plus le temps.

Une politique d’industrialisation visant à produire ce que nous consommons a commencé à montrer ses fruits à travers l’émergence de groupes industriels à taille considérable, nous devons aujourd’hui passer à un niveau supérieur de consolidation de ces acquis mais aussi de conquête de nouveaux marchés. Une fenêtre est encore ouverte grâce à un système économique local stable et des mécanismes de soutien aux investissements favorables, à nous, chefs d’entreprise, de relever ce défi et de nous organiser en conséquence afin de saisir toutes les opportunités qui se présentent sur les marchés extérieurs.

Quelles sont vos ambitions à l’international, en Afrique notamment ?

L’aventure de notre groupe à l’international a démarré depuis seulement deux années. Nous sommes fiers, aujourd’hui, de voir nos exportations doubler en valeur au cours de l’exercice en cours. Notre présence, de manière régulière, sur au moins cinq pays africains est le fruit d’une stratégie engagée et soutenue par l’ensemble des acteurs de notre groupe. Promouvoir le « made in algeria » n’a pas été la plus facile des missions. Il faudrait se rendre à l’évidence que la bataille sur les marchés internationaux se joue contre des multinationales ayant une bonne longueur d’avance.

Est-ce que les entreprises algériennes peuvent exporter leurs produits aux Etats-Unis ?


Il faut savoir que le produit Faderco est fabriqué selon les normes internationales, grâce à l’expertise acquise au fil des années et l’accompagnement de l’entreprise par des experts internationaux reconnus dans le domaine de l’hygiène corporelle. Donc oui, le produit peut tout à fait être exporté aux États Unis.

Cependant, certains marchés aux Etats-Unis sont saturés et il est difficile de se faire une place. Nous restons néanmoins optimistes et cette semaine économique nous a permis de mettre en avant notre savoir-faire. Néanmoins, diverses opportunités de partenariats, techniques ou commerciales, peuvent voir le jour sur le sol américain. L’ambition aussi serait de motiver de grands groupes industriels potentiels partenaires pour des futures projets d’investissement en Algérie.

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