Il n’y a pas que le gaz qui tue en Algérie en hiver. Une femme vient de mourir de froid dans la rue à Annaba. Si ce n’est pas une première, il est très rare que des gens meurent de froid dans la rue en Algérie.

Non pas qu’il n’y a pas de sans-abris dans le pays, ou que ceux qui le sont bénéficient tous d’une prise en charge quand les températures descendent fortement. Il se trouve juste que l’Algérie est un pays chaud qui ne connaît qu’exceptionnellement des épisodes de grand froid.

Celui de ces derniers jours, avec de la neige sur tout le nord du pays, particulièrement à l’est, a été fatal pour cette femme de Annaba. Selon la wilaya d’Annaba, cette femme faisait partie des personnes à besoin spécifiques et possédait un logement, mais elle quittait de temps en temps son domicile.

La wilaya d’Annaba réagit

Le drame a choqué tout le pays. L’image de la malheureuse, gisant à même le pavé, est insoutenable. Comme si cela ne suffisait pas, les réseaux sociaux se sont empressée de préciser que la femme est allée très loin dans les études, jusqu’à décrocher un doctorat en biochimie.

Info ou intox ? En fait, la précision n’est ni totalement vraie ni complètement fausse. D’après le journaliste du journal local Le  Provencial, Mustapha Bendjama, il n’y a pas de trace de l’obtention par la défunte d’un doctorat à la Sorbonne.

Néanmoins, le recteur de l’université d’Annaba, sur la foi des archives de l’établissement, lui a confirmé que la femme a enseigné en tant que vacataire par le passé au sein de la même université.

Elle était titulaire d’un DES en biochimie, puis a poursuivi ses études en France. Elle a été contrainte de rentrer au pays en 1988, suite au décès de son mari et de son fils. Ce drame familial l’a profondément affectée et a bouleversé toute sa vie.

Qu’elle soit titulaire d’un doctorat ou pas, qu’elle ait enseigné ou non, cela ne change rien à la gravité de ce qui s’est passé. Une femme qui se retrouve seule dans la rue est une situation inacceptable qui interpelle la société et les services de l’Etat dont la mission consiste à prendre en charge les plus faibles. Qu’elle meurt de froid, c’est un drame insoutenable qui ne doit laisser personne indifférent.