Le président Emmanuel Macron va assister à la célébration du 60e anniversaire du massacre d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris qui intervient cette année dans un contexte de grave crise diplomatique entre l’Algérie et la France.
Cette crise a éclaté après les révélations du journal Le Monde, samedi 2 octobre, des propos tenus par Emmanuel Macron, jeudi 30 septembre, lors d’une rencontre avec 19 jeunes dont les familles ont vécu différemment la guerre d’Algérie.
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Le président français s’est violemment attaqué au système algérien qu’il a qualifié de « politico-militaire » qui exploite la « rente mémorielle » depuis 1962, et s’est même interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française.
En réaction, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris Mohamed Antar-Daoud, et décidé de fermer son espace aérien aux avions militaires français opérant au Mali.
La célébration du 60e anniversaire du massacre de manifestants algériens le 17 octobre à Paris par la police, survient dans ce contexte de tensions.
En France, une cérémonie est prévue samedi 16 octobre, à 15 h 30, au pied du pont de Bezons, à Colombes, sur la rive de la Seine, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Paris. Et pour la première fois, le président Macron sera présent à cette cérémonie, ce qu’aucun chef d’État avant lui n’a fait.
Le geste de Macron
« C’est la première fois que le président de la République participe à une cérémonie en mémoire des victimes des événements d’octobre 1961 à Paris », a annoncé l’Élysée ce vendredi 15 octobre.
La présidence française explique que cette démarche « s’inscrit pleinement dans l’engagement » de Emmanuel Macron à commémorer trois dates mémorielles clés recommandées par le rapport Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Ces trois dates sont : les accords d’Evian du 18 mars, l’hommage aux harkis le 25 septembre, et le 17 octobre 1961.
Cette « présence » à la cérémonie de célébration du massacre du 17 octobre 1961, « marque une étape historique dans la reconnaissance des faits qui se sont déroulés à cette date », ajoute l’Élysée.
Lors de cette cérémonie, le président Macron ne devrait pas évoquer la relation bilatérale entre l’Algérie et la France et répondre à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune qui a conditionné le retour de l’ambassadeur algérien Paris par le « respect de l’Algérie et de l’État algérien ».
La cérémonie devrait être réservée au recueillement et à la reconnaissance des faits par l’État français. Selon l’Élysée, des « membres de familles frappées par cette tragédie, celles et ceux qui se sont battus pour la reconnaissance de la vérité et des représentants de toutes les mémoires de la guerre d’Algérie », seront présents à cette cérémonie.