Après l’espoir, le désenchantement. La ruée vers l’or « Ansej, Cnac et Angem » n’a pas mené tous les prétendants à la richesse tant rêvée. Si les uns ont pu, tant bien que mal, rembourser les crédits contractés, d’autres se retrouvent dans l’obligation de faire appel à des méthodes assez musclées pour s’en laver définitivement les mains. Ainsi, marches, sit-in et solidarité sont au menu depuis plusieurs semaines.
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Pour ces jeunes qui se disent « victimes d’une politique d’emploi mal élaborée », il n’est même pas question de faciliter les remboursements, mais de procéder à une amnistie pure et simple. Or, l’option de l’effacement des dettes est – du moins pour le moment – écartée par les autorités.
« Il n’y aura jamais d’effacement de la dette des entreprises créées dans le cadre de l’Ansej. On ne peut pas aller vers l’effacement », a affirmé Samira Djaider, DG de l’Ansej. Une position que le ministre du Travail et la Sécurité social a rappelée hier à Boumerdes.
Et en cas d’échec du projet ? « Le jeune ne sera pas inquiété par la banque, mais, le matériel acquis dans le cadre du dispositif sera saisi par la banque et vendu aux enchères », avait précisé la directrice de l’Ansej. Ce qui semble plus au moins logique. Sauf que les promoteurs adhérents au Collectif d’appui à la microentreprise (Came) ne l’entendent pas de cette oreille. Preuve en est ce qui s’est passé à Bouira où un mouvement de solidarité était enclenché pour « dénoncer » la saisie d’un véhicule d’un jeune promoteur qui n’a (pourtant) pas payé ses dettes.
En effet, le Collectif d’appui à la microentreprise, jusqu’à une date récente, avait des revendications économiquement et politiquement plus au moins correctes, dont la levée et l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires, l’attribution d’une période de différé pour tous les promoteurs ainsi que la prolongation des délais de remboursement avec suppression des intérêts et pénalités à travers le rachat des dettes bancaires par le Trésor public. Cela en plus – encore de l’économiquement correct – de faciliter l’accès aux marchés publics et la régulation de la sous-traitance. Mais de plus en plus, les promoteurs, probablement conscients de la faisabilité de la chose, tiennent un discours extrême qui va jusqu’à la réclamation de l’amnistie générale.
Pour justifier leur échec, ces jeunes ne manquent d’arguments. Ils mettent le tout sur le dos des pouvoirs publics qui, de l’avis de ces jeunes, ont accordé des crédits à l’aveuglette. Ils (les pouvoirs publics) devraient, de ce fait, assumer les conséquences d’une générosité mal calculée.