Jusque-là en retrait de la crise qui secoue l’APN à l’instar des autres partis de l’opposition, le RCD sort du silence et dénonce une cabale contre Saïd Bouhadja.
« Depuis une semaine, l’Assemblée nationale est bloquée par les députés des partis du pouvoir pour exiger la démission du Président de l’APN. Si en apparence l’éviction du secrétaire général de la chambre basse, d’obédience FLN, qui tenait en laisse des parlementaires en leur octroyant d’indus et mesquins privilèges, serait la raison principale du remous actuel, la réalité est bien plus pernicieuse : la tentative de mise à l’écart du président du parlement obéit à d’autres desseins », écrivent les députés du parti de Mohcine Belabbas dans une déclaration rendue publique ce mardi 2 octobre.
« Que cherche-t-on par ce simulacre de fronde ? Cela relève-t-il, alors que nous sommes à la veille du passage de la loi de finances, d’un chantage à l’instabilité pour pousser le Président du parlement à la porte de sortie ? », s’interrogent les élus du RCD, estimant que cette « ‘rébellion’ engagée par les députés des deux partis de la ‘majorité’ cache mal les visées et calculs au sommet ».
« Choisi initialement dans le cadre des pratiques d’équilibre régional de façade, lui, qui est issu de l’Est, le président du parlement ne semble plus rentrer dans les bonnes grâces des décideurs », expliquent-ils, tout en imputant la responsabilité de la situation d’instabilité au président de la République et au Premier ministre.
« C’est un précédent grave. Il aura des répercussions dangereuses sur le fonctionnement de toutes les assemblées élues. Le blocage sera désormais la norme. L’instabilité, et à tous les niveaux d’ailleurs, incombe en premier lieu au chef de l’État et à son premier ministre en leur qualité respectivement de président du FLN et de SG du RND dont les députés ont été instrumentalisés dans cette cabale », lit-on encore dans la déclaration.
Les députés du RCD y voient une volonté d’accaparer tous les centres du pouvoir et mettent en garde l’implosion : « Jusque-là, estime le parti, l’Exécutif a, tant bien que mal, tenté de sauvegarder les formes dans sa domination du pouvoir législatif. Désormais, la crise est telle que cette mainmise est publiquement affichée. L’obsession de s’accaparer de tous les centres du pouvoir (Exécutif, législatif, judiciaire, financier, sécuritaire…) à tout prix mène tout droit vers l’implosion. »
« Les députés du RCD qui ont présenté un candidat lors de l’élection de monsieur Bouhadja attendent de leur pairs au parlement le respect de la constitution et de la réglementation en vigueur », concluent-ils.