Le siège de l’association RAJ à Alger, a abrité ce lundi 3 mai, une conférence sur l’affaire du journaliste et correspondant de Liberté Rabah Karèche, en détention provisoire à la prison de Tamanrasset depuis le 19 avril.
La conférence a été animée par trois avocats de la défense du journaliste du quotidien Liberté, Mes Achouri Bakouri, Abdelghani Badi et Mostefa Bouchachi.
Le collectif d’avocats a lancé un appel solennel pour une large mobilisation t afin que le procès du journaliste Rabah Karèche soit programmé dans les plus brefs délais.
« Les lois sont dirigées pour restreindre la liberté de la presse et à travers elle museler le Hirak. Les journalistes sont poursuivis sur la base des dispositions du Code de procédures pénales et non pas sur la base sur la loi sur la presse », a d’emblée accusé Me Badi.
| Lire aussi : Le cri déchirant de l’épouse du journaliste détenu Rabah Kareche – Vidéo
Prenant la parole, Me Bouchachi abonde dans le même sens et soutient que « ces restrictions et autres manœuvres visant la presse et les journalistes sont sous-tendues par le souci du pouvoir politique de parachever son agenda électoral en écartant du chemin le Hirak et les journalistes ».
« C’est du délire » s’écrie Me Bakouri en insistant sur le fait que Rabah Karèche a été incarcéré en sa qualité de « journaliste » et que cette conférence de presse est là pour le rappeler.
« Un journaliste est en prison à cause de ses articles »
« Un journaliste est aujourd’hui en prison à cause de ses articles. Cette conférence n’est pas seulement importante pour les journalistes, elle l’est tout autant pour tous les Algériens qui aspirent à un changement. Nous organisons cette conférence pour dire aux Algériens que la route est encore longue et qu’elle est jonchée d’obstacles politiques », pointe l’avocat.
Ali Boukhlef, journaliste à Liberté, a rappelé quant à lui que son collègue avait fait l’objet de plusieurs convocations de la part des services de sécurité avant son incarcération.
Et de préciser que Rabah Karèche est parmi les rares journalistes encore en exercice dans le sud du pays à rapporter les souffrances des habitants de cette région.
« La seule solution actuellement, c’est la solidarité et de continuer la mobilisation malgré les risques, car à tout moment quelqu’un parmi nous peut se faire arrêter », a averti le journaliste.
À noter qu’un comité de soutien en faveur de Rabah Karèche verra bientôt le jour en concertation avec les journalistes de Liberté et des confrères des autres médias.
Selon le CNLD, Rabah Kareche sera auditionné par le juge d’instruction du tribunal de Tamanrasset, demain, mardi 4 mai.