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Après 100 jours à l’Élysée, Emmanuel Macron est déjà impopulaire

Après 100 jours à l’Élysée, Emmanuel Macron est déjà impopulaire

Les dernières enquêtes le confirment : Emmanuel Macron est impopulaire. Cent jours après son investiture, seulement 36% des Français se disent satisfaits de l’action du nouveau Président français contre 62% début mai, selon un sondage de l’institut Ifop publié vendredi 11 août pour Le Figaro. Ce qui représente 10 points de moins que pour son prédécesseur François Hollande à la même période en 2012.

Une élection fragile

Pendant que les médias français se passionnent, en ce long week-end du 15 août, pour le programme des vacances du couple présidentiel à Marseille, l’impopularité grandissante du chef de l’État confirme la « fragilité » de l’élection d’Emmanuel Macron.

Il faut dire que la victoire de celui que les médias présentent comme un leader héroïque qui va transformer la France ne fut pas un triomphe : le second tour du scrutin présidentiel de 2017 restera marqué par une abstention inégalée depuis 1969. Certes, quelques semaines après la présidentielle, les élections législatives ont donné au parti du jeune Président une large majorité au Parlement. Mais la victoire doit là aussi être très nuancée : moins de 40% des électeurs s’étaient déplacés pour aller voter.

Les premières annonces du président Macron ont refroidi les ardeurs de certains, et conforté les autres dans leur scepticisme. La hausse de la CSG pour les retraités, l’impôt qui participe en France au financement de la protection sociale, a été vivement critiquée, au même titre que la baisse des aides au logement (principalement destinées aux étudiants et aux foyers modestes) pour faire des économies.

De plus, dans un contexte où la France est engagée dans plusieurs opérations extérieures (Sahel, Levant) et intérieures (Sentinelle), l’annonce d’une coupe budgétaire de 850 millions d’euros imposée aux Armées en 2017 a provoqué une crise entre le Président et le chef d’état-major des armées. Elle s’est finalement soldée par la démission du général de Villiers, un fait sans précédent dans l’histoire de la Ve République.

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Remettre la France sur le devant de la scène internationale

Si son prédécesseur, François Hollande, a, tout au long de son quinquennat, peiné à incarner la fonction présidentielle, Emmanuel Macron n’hésite pas à rappeler qu’il est le chef. Un chef qui compte bien remettre la France sur le devant de la scène internationale.

En réunissant fin juillet les deux protagonistes du dossier libyen, Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA), et le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), Macron a réussi à s’imposer là où l’Algérie et la Tunisie se sont cassé la figure. Si les deux hommes n’ont pas signé d’accord lors de cette rencontre (ils se sont contentés de l’agréer), le simple fait de les voir côte à côte est déjà, pour Paris, un succès diplomatique.

L’épisode libyen est à l’image de « l’aggiornamento » amorcé en politique étrangère par Emmanuel Macron. En prenant l’initiative de recevoir le maréchal Haftar, pourtant longtemps contesté, Macron l’a placé dans la position d’un interlocuteur incontournable dans la résolution de la crise.

Bref, le nouveau Président s’évertue à faire preuve de pragmatisme. Sur le dossier syrien, il refuse de céder au diktat idéologique qui consiste à faire du départ de Bachar El-Assad un préalable à l’ouverture des négociations.

À son palmarès, le locataire de l’Élysée peut aussi se targuer d’avoir reçu en France Vladimir Poutine, le président russe, et Donald Trump, le président américain, qui ne jouissent pas d’une grande popularité dans l’Hexagone. Une façon là aussi de montrer qu’il rompt avec le précédent quinquennat, sans direction en matière de politique étrangère.

Toutefois, les Français attendent et jugeront Macron sur les dossiers de politique intérieure, et non sur le nombre de bras de fer gagnés avec des chefs d’État étrangers. Pour l’heure, ils sont plutôt pessimistes sur la suite des événements : seulement 23% des sondés de l’enquête Ifop estiment que les choses sont en train de changer en France.

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