Le passé colonial de la France en Algérie est régulièrement évoqué par des chefs d’Etat étrangers.
Après le président turc Recep Tayyip Erdogan et celui de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, c’est au tour du guide suprême iranien de fustiger les crimes commis par les Français en Algérie pendant la période coloniale.
Le contentieux mémoriel entre l’Algérie et la France revient régulièrement au devant de la scène. Il constitue l’un des points sur lesquels bute la relation bilatérale entre les deux pays.
Des avancées ont été enregistrées ces dernières années sous l’impulsion des présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron qui ont convenu de confier le dossier à un comité d’historiens choisis par les deux pays.
Ce qui n’empêche pas des couacs réguliers et polémiques récurrentes, comme celle qui a éclaté tout récemment à propos d’un couplet de l’hymne national algérien kassaman citant nommément la France.
Il arrive aussi que des chefs d’État étrangers abordent la question sous l’angle des crimes commis durant la période coloniale qui a duré 132 ans, de 1830 à 1962.
L’homme qui a le plus évoqué le sujet à chacune de ses brouilles avec la France, c’est le président turc Recep Tayyip Erdogan.
En 2022, il a invité la France à regarder son passé colonial en Algérie, dans un contexte de débat en France sur le génocide arménien.
Erdogan avait alors été accusé par le Premier ministre algérien de l’époque Ahmed Ouyahia d’utiliser l’histoire de l’Algérie comme un fond de commerce.
Khamenei accuse la France d’avoir tué en Algérie
Cela n’a pas empêché le président turc de revenir régulièrement à la charge. En 2020, au lendemain d’une visite en Algérie, il a évoqué le chiffre de plus de 5 millions d’Algériens tués pendant la période coloniale.
L’autre chef d’État étranger qui a fustigé la France pour ses crimes coloniaux en Algérie, c’est le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev.
C’était en novembre dernier à l’occasion de la tenue du sommet arabe d’Alger auquel il a assisté en sa qualité de président du Mouvement des non-alignés.
Aliev a fait le parallèle entre la colonisation française de l’Algérie et l’occupation d’une partie du territoire de l’Azerbaïdjan par l’Arménie. Il a notamment rappelé que la France a disséminé 5 millions de mines en Algérie.
Mercredi 11 juillet, le guide suprême iranien a lui aussi évoqué ce que le colonialisme a fait subir aux Algériens. Ali Khamenei s’exprimait dans un discours prononcé devant des séminaristes et des religieux à Téhéran.
Il a fustigé les “faux prétendants de la démocratie libérale”, les accusant de continuer à défendre la colonisation, en référence à ce qui se passe actuellement dans le monde.
L’exemple qu’il a cité est celui de la France et son passé colonial en Algérie, indiquant que des crimes ont été commis en Algérie par la France pendant “plus de 100 ans”. “Peut-être des dizaines de milliers de personnes ont été tuées”, a-t-il ajouté.
Le discours du guide iranien était centré sur la guerre en Ukraine. Il a estimé que les Occidentaux poussent les Ukrainiens à combattre avec pour seul objectif de faire fonctionner le business des industries occidentales d’armement. “Les Ukrainiens doivent se battre et être tués pour que des armes soient vendues”, a-t-il accusé.
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