Douze chiites risquent d’être exécutés d’un moment à l’autre en Arabie saoudite, où cette branche de l’islam est minoritaire, s’est inquiétée l’ONG Amnesty International.
Les 12 hommes, condamnés à mort lors d’un procès collectif en 2016, ont été reconnus coupables d’avoir espionné Ryad au profit de son grand rival régional l’Iran, pays à majorité chiite.
Selon Amnesty, leurs dossiers ont été transférés à la “présidence de la sécurité d’Etat”, une entité mise en place en 2017 qui réunit les services de lutte contre le terrorisme et les services de renseignement intérieurs.
“Vu le secret qui entoure les procédures judiciaires en Arabie saoudite, nous craignons que cela signifie l’exécution imminente des 12 hommes”, a déclaré Heba Morayef, directrice régionale du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord pour Amnesty.
“Leurs familles sont terrifiées par ce développement (de la situation) et le manque d’informations fournies concernant le statut du dossier de leurs proches”, a-t-elle souligné, rappelant que les hommes avaient été condamnés à mort lors d’un “procès collectif d’une grossière injustice”.
Majoritairement sunnite, le royaume saoudien possède une minorité chiite, qui constitue 10-15% de sa population totale, estimée à 32 millions.
L’Arabie saoudite est un des pays qui procède au plus grand nombre d’exécutions dans le monde. Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans ce pays régi par une version rigoriste de la charia.
Depuis le meurtre le 2 octobre du journaliste saoudien Jamal Kashoggi au consulat de l’Arabie saoudite à Istanbul, Ryad fait face à des critiques renouvelées de la part notamment de la part d’ONG et pays occidentaux.