Le roi d’Arabie saoudite, Salmane Ben Abdelaziz Al-Saoud, a décidé ce mardi 21 juin de procéder à une modification inédite dans l’ordre de succession au trône, propulsant son propre fils Mohammed ben Salmane au rang de prince-héritier aux dépens de son neveu, Mohammed Ben Nayef, qui perd également son poste de ministre de l’Intérieur, rapporte le journal Le Monde ce mercredi.

Âgé de 31 ans (né en 1985) Mohamed Ben Salmane est également ministre de la Défense et occupait déjà le rang de vice-prince héritier. Il a joué un rôle central dans la guerre que mène l’Arabie saoudite au Yémen en compagnie d’une coalition de pays arabes. C’est également lui qui porte le très ambitieux projet « Vision 2030 », ayant pour objectif de sortir le royaume saoudien de sa dépendance aux hydrocarbures et ouvrant la voie à une privatisation partielle d’Aramco, compagnie pétrolière nationale saoudienne considérée comme la plus grande au monde.

La modification dans l’ordre de succession représente un tournant majeur dans l’histoire de l’Arabie saoudite. Elle met en effet fin à cinquante années de transmission du pouvoir s’effectuant entre frères avant le passage à la génération suivante. Un système ayant mené ces dernières années à l’accession au trône de princes-héritiers déjà septuagénaires. La nomination de Mohammed Ben Salmane met par ailleurs un terme à l’épopée du clan des Soudeyris, du nom d’une des épouses du roi Abdelaziz, qui a pendant longtemps désigné la lignée la plus puissante au sein de la famille royale saoudienne.