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Arabie saoudite et Iran : des décennies de relations conflictuelles

Les deux grandes puissances rivales arabe et perse du Moyen-Orient, le royaume saoudien et la République islamique d’Iran, se disputent depuis des décennies le leadership régional.

Elles se posent chacune comme le défenseur d’un des deux grands courants de l’islam, le sunnisme pour l’Arabie saoudite et le chiisme pour l’Iran.

– Révolution iranienne, guerre Iran-Irak –

En avril 1979, la République islamique d’Iran est instaurée. Son guide, l’ayatollah Khomeiny, est accusé par des pays sunnites du Golfe de vouloir “exporter” la révolution chez eux.

En septembre 1980, l’Irak attaque l’Iran. Ryad sera un des principaux financiers du président irakien Saddam Hussein pendant la guerre (1980-1988) et encouragera les autres pays sunnites du Golfe à faire de même.

– Première rupture –

En juillet 1987, les forces saoudiennes répriment à La Mecque une manifestation interdite de pèlerins iraniens. Les affrontements font plus de 400 morts, en majorité iraniens. En 1988, Ryad rompt ses relations avec l’Iran, dont les pèlerins seront absents du pèlerinage jusqu’en 1991.

La situation s’apaise en 1997 après l’élection du président iranien modéré Mohammad Khatami, puis sa visite en 1999 en Arabie saoudite.

Mais l’invasion américaine de l’Irak en 2003 ravive la tension en faisant basculer Bagdad dans la sphère d’influence de l’Iran avec l’accession des chiites au pouvoir.

– Bahreïn et Syrie –

En mars 2011, Ryad envoie un millier de soldats à Bahreïn réprimer la contestation essentiellement chiite, accusant l’Iran d’inspirer ces troubles.

A partir de 2012, Téhéran et Ryad s’opposent sur le conflit syrien. L’Iran, aidé du Hezbollah libanais, est le principal soutien régional de Bachar al-Assad. Ryad  est opposé au président syrien et appuie des rebelles.

– Yémen –

En mars 2015, Ryad lance une opération militaire à la tête d’une coalition pour empêcher les rebelles chiites Houthis qui ont pris Sanaa de prendre le contrôle de l’ensemble du Yémen, pays voisin de l’Arabie saoudite.

Ryad et Washington accusent l’Iran, qui dément, de fournir des armes, notamment des missiles, aux Houthis.

– Nouvelle rupture –

En septembre 2015, l’Iran dénonce l'”incompétence” des autorités saoudiennes après une bousculade ayant coûté la vie à des centaines d’Iraniens au pèlerinage de La Mecque.

En janvier 2016, l’Arabie saoudite exécute 47 personnes condamnées pour “terrorisme”, dont un dignitaire chiite. Le lendemain, Ryad rompt ses relations diplomatiques avec Téhéran après l’attaque de son ambassade en Iran.

– Hezbollah –

Début mars 2016, le Hezbollah, accusé de servir de tête de pont à l’Iran, est classé “terroriste” par les monarchies arabes du Golfe.

En novembre 2017, c’est depuis Ryad que le Premier ministre libanais Saad Hariri annonce sa démission, accusant le Hezbollah et l’Iran de “mainmise” sur le Liban. Saad Hariri est depuis rentré à Beyrouth et est revenu sur sa démission.

– Qatar –

En juin 2017, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte rompent brusquement leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de soutenir des groupes extrémistes, ce que Doha dément, et de se rapprocher de l’Iran.

– Nucléaire –

En octobre 2017, Ryad salue la décision de Donald Trump de ne pas “certifier” l’accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015 par l’Iran et les grandes puissances.

Le 15 mars 2018, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane fait un parallèle entre les ambitions territoriales présumées du guide suprême iranien Ali Khamenei et celles d’Adolf Hitler. “Si l’Iran développe une bombe nucléaire, nous suivrons la même voie le plus vite possible”, dit-il.

L’Iran qualifie le prince héritier saoudien de “simple d’esprit”.

– Menaces saoudiennes –

Le 25 mars, les rebelles Houthis tirent sept missiles vers l’Arabie. Ceux-ci sont interceptés, mais la chute de débris fait un mort dans la capitale saoudienne.

Le 26, Ryad met en cause l’Iran. “Nous nous réservons le droit de riposter contre l’Iran en temps et lieu”, affirme le porte-parole saoudien de la coalition.

Plusieurs missiles ont déjà été tirés par les Houthis en direction du territoire saoudien.

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