Certains dignitaires religieux et institutions en Arabie saoudite incitent à la haine et à la discrimination contre des communautés religieuses, y compris la minorité musulmane chiite, a affirmé mardi l’organisation Human Rights Watch (HRW).
Dans un rapport de 62 pages intitulé « Ils ne sont pas nos frères: discours haineux de responsables saoudiens », HRW écrit que l’Arabie saoudite a permis à des oulémas désignés par le gouvernement de parler de minorités religieuses « en termes méprisants » et de « les diaboliser dans des documents officiels et des décisions religieuses ».
Au cours des dernières années, des dignitaires religieux ont utilisé internet et les réseaux sociaux pour « inciter à la haine contre des musulmans chiites et d’autres qui ne se conforment pas à leurs opinions », indique l’organisation de défense des droits de l’Homme dont le siège est à New York.
Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient, a estimé que « le discours haineux prolonge la discrimination systématique contre la minorité chiite et, dans le pire des cas, il est utilisé par des groupes violents » comme le groupe Etat islamique (EI) ou Al-Qaïda pour justifier leurs attaques contre des chiites.
Dans son rapport, HRW s’insurge également contre « un parti pris antichiite » dans le système judiciaire saoudien et dans les programmes religieux du ministère de l’Education.
L’organisation a aussi relevé des « références méprisantes » au judaïsme, au christianisme et à l’islam soufi dans ces programmes.
Selon le rapport, lors d’une réunion publique, un membre du Haut comité des oulémas saoudiens a déclaré à propos des musulmans chiites: « Ils ne sont pas nos frères (…) ils sont plutôt les frères de Satan ».