La production de pétrole de l’Arabie saoudite a été divisée par deux après qu’une attaque de drones ait visé les installations pétrolières du géant pétrolier Aramco à Abqaiq et Khrais, représentant 5% de la production pétrolière mondiale, rapportent plusieurs médias.
L’attaque s’est déroulée tôt dans la matinée de samedi 14 septembre à Abqaiq et à Khurais, dans l’est du royaume. Elle a été revendiquée quelques heures par les rebelles Houthis yéménites, alors que les équipes d’Aramco avaient réussi à éteindre les incendies ayant envahi les lieux. Une dizaine de drones auraient été utilisés lors de cette double opération menée à un millier de kilomètres de Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée depuis cinq ans par les Houthis.
Si elle n’a pas fait de victime, l’attaque a tout de même conduit les autorités saoudiennes à suspendre de manière « provisoire » la production sur les deux sites touchés, représentant 50% de la production totale du géant Aramco. En temps normal, ces installations à l’arrêt produisent 5,8 millions de barils par jour.
Weekend oblige, les cours pétroliers internationaux n’ont pas encore eu l’opportunité de réagir à l’attaque contre l’un des centres névralgiques de la production pétrolière mondiale représentant environ 5 % de la production mondiale de brut quotidienne. Dimanche matin, à son ouverture, la Bourse d’Arabie saoudite a pour sa part perdu 3 % et le secteur de l’énergie a chuté de 4,7 %. Les experts prévoient également des cours à la hausse suite à l’attaque, causée notamment par le risque anticipé de rupture potentielle de l’approvisionnement de pétrole depuis ces installations.
Alors que les rebelles Houthis ont revendiqué l’attaque, les Etats-Unis et l’administration du président Trump à sa tête ont été prompts à imputer l’attaque à l’Iran, rival régional de l’Arabie saoudite.
« L’Iran a lancé une attaque sans précédent contre l’approvisionnement énergétique mondial », a affirmé ce samedi le secrétaire d’État américain Mike Pompeo dans un message publié sur Twitter, rejetant au passage la revendication effectuée par les Houthis.
« Il n’y a aucune preuve que les attaques provenaient du Yémen », a-t-il soutenu, précisant que les Etats-Unis « œuvreront avec nos partenaires et alliés pour assurer l’approvisionnement des marchés énergétiques et pour que l’Iran rende des comptes pour son agression ».
Le président américain Donald Trump s’est pour sa part entretenu au téléphone avec le prince héritier d’Arabie saoudite Mohamed Ben Salmane. « Les États-Unis condamnent fermement l’attaque d’aujourd’hui contre d’importantes infrastructures énergétiques. Des actions violentes contre des zones civiles et des infrastructures vitales pour l’économie mondiale ne font qu’aggraver les conflits et la méfiance », a déclaré la Maison blanche dans un communiqué après cet appel téléphonique.
L’Iran de son côté a fermement rejeté les accusations portées à son encontre, qu’elle qualifie d’être « si stériles et aveugles » et « incompréhensibles et insensées », a affirmé le porte-parole des de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, qui estime que ces accusations ont pour objectif d’ « écorner la réputation d’un pays afin de créer un cadre pour de futures actions contre lui ».