L’interdiction des ventes d’armes allemandes à Ryad est prolongée par Berlin au moins jusqu’à la fin mars 2020.
Cinq jours après l’attaque subie par l’Arabie Saoudite sur ses installations pétrolières par des drones houthi, le gouvernement allemand a annoncé mercredi qu’il prolongeait mercredi de six mois son embargo sur les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, décidé après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à l’automne 2018. La décision a été prise mardi par la Chancelière Angela Merkel, selon nos informations. L’interdiction des ventes d’armes à Ryad est prolongée au moins jusqu’à la fin mars 2020, a déclaré un porte-parole du gouvernement d’Angela Merkel. D’ici là, “aucun nouveau contrat ne sera approuvé”, a précisé ce porte-parole.
En outre, l’embargo sur les composants et les équipements allemands au sein de système d’armes fabriqués par des pays alliés de matériels de pays partenaires est quant à lui maintenu jusqu’au 31 décembre, avec quelques dérogations obtenues par la France (5 thèmes sur 16). Partenaires dans plusieurs projets d’armement, la France et la Grande-Bretagne ont à plusieurs reprises reproché à Berlin de mettre en danger des projets d’armement communs après sa décision d’arrêter ses exportations vers l’Arabie saoudite. En Allemagne, la question des exportations d’armes constitue une pomme de discorde entre les partenaires de la coalition gouvernementale au pouvoir. Les sociaux-démocrates, membres de la coalition, militent depuis 2018, pour des restrictions de ventes d’armes, en particulier en direction des pays impliqués dans le conflit au Yémen. L’assassinat de Jamal Khashoggi avait finalement décidé le gouvernement Merkel à imposer un embargo.
Attaque houthie : “test réel de la détermination mondiale”
L’attaque ce week-end des installations pétrolières saoudiennes est un “test réel de la détermination mondiale” à faire face aux actes subversifs qui menacent la stabilité internationale, a estimé mercredi le prince Mohammed ben Salman, rapporte l’agence de presse officielle SPA. L’héritier du trône saoudien a tenu ces propos lors d’un entretien téléphonique avec le président sud-coréen Moon Jae-in, qui a invité la communauté internationale à “prendre fermement position et à agir résolument” contre de tels actes, poursuit l’agence. L’agence sud-coréenne Yonhap annonce pour sa part que Mohammed Ben Salman a sollicité l’aide de la Corée du Sud pour renforcer les défenses antiaériennes du royaume.
Vladimir Poutine s’est également entretenu mercredi par téléphone avec le prince héritier saoudien des attaques de drones contre les infrastructures pétrolières du royaume, indique le Kremlin. Le président russe et l’homme fort du royaume saoudien ont affirmé leur volonté de coopérer bilatéralement pour garantir la stabilité des cours du pétrole. Vladimir Poutine a également appelé à une enquête minutieuse et impartiale sur ces attaques revendiquées par les rebelles houthis du Yémen appuyés par l’Iran, mais imputées à Téhéran par les Etats-Unis, a précisé le Kremlin. Le président russe doit se rendre cette année en Arabie saoudite.