Le conflit en cours en Ukraine est peut-être bien parti pour changer profondément la géostratégie mondiale.
Une semaine après le début de l’opération militaire déclenchée par la Russie, et alors que les analystes ne savent pas de quoi sera fait demain, le prince héritier d’Arabie saoudite a fait des déclarations surprenantes à propos d’Israël et surtout de l’ennemi mortel de son pays, l’Iran.
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Mohamed Ben Salmane n’écarte pas qu’Israël devienne un allié de la monarchie, posant toutefois une condition.
« Nous considérons Israël comme un allié potentiel, mais avant cela, il devrait résoudre ses problèmes avec les Palestiniens », a-t-il déclaré ce jeudi, cité par la presse saoudienne.
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Ces propos sur Israël s’inscrivent en droite ligne de la posture qu’adopte le royaume saoudien depuis quelques mois vis-à-vis d’Israël. C’est néanmoins la première fois qu’un responsable de ce rang évoque la possibilité de le voir devenir un allié.
« L’Iran est un voisin pour toujours »
Les propos de MBS sont encore plus surprenants quand il évoque la République islamique d’Iran. « L’Iran est un voisin pour toujours, nous ne pouvons pas nous débarrasser d’eux et ils ne peuvent pas se débarrasser de nous », a-t-il affirmé.
Plus concrètement, Mohamed Ben Salmane a fait part de l’intention de son pays de poursuivre des « discussions détaillées » avec l’Iran pour parvenir à un accord satisfaisant pour les deux parties, formulant l’espoir d’atteindre « une bonne situation et de marquer un avenir radieux ».
Même s’il tempère en indiquant que l’Arabie saoudite ne voulait pas d’un « accord nucléaire faible avec l’Iran », il n’en reste pas moins que ces déclarations marquent un tournant dans le litige entre les deux pays.
Ils confirment aussi dans une certaine mesure le froid avec Washington où le président Biden se montre plus regardant que son prédécesseur sur le bilan de la monarchie en matière de respect des droits de l’Homme.
Dans ce sens, Mohamed Ben Salmane a déclaré à The Atlantic qu’il ne se souciait pas de savoir si le président des États-Unis avait mal compris certaines choses à son sujet, estimant qu’il devrait « se concentrer sur les intérêts de l’Amérique ».