Politique

Argent sale : des candidats FLN aux sénatoriales exclus après enquêtes

Au FLN, les décisions de Mouad Bouchareb sur les sénatoriales suscitent l’incompréhension parmi des militants. La nouvelle direction du parti a modifié en effet les résultats des primaires pour les sénatoriales qui ont été organisées en novembre dernier. Elle a décidé en effet d’invalider les résultats dans certaines wilayas, et de choisir des candidats battus, lors des primaires.

L’ancienne direction, qui a présenté les primaires comme une volonté de sa part de ne plus interférer dans le choix des candidats, avait lancé une compétition interne pour la désignation des postulants.

Argent sale et politique

Mais Bouchareb en a décidé autrement. Il a opéré des changements, dans certaines wilayas. C’est le cas à Oran, Sétif, Bechar et Souk Ahras. À Sétif le Moufhafedh de la région sud, Nacer Batteche, vainqueur des primaires, a été remplacé par le docteur Abdelmalek Tachrift, alors que ce dernier n’était même pas candidat. À Bechar, Mohamed Yerfar, dentiste arrivé en seconde position a été préféré au vainqueur Mohamed Zerouati, président du club de foot de la JS Saoura.

À Oran, Moad Bouchareb a écarté Benaïssa Sera Cheraka, choisi parmi les militants, et opté pour le second de la primaire, le professeur Mohamed Boubeker.

Qu’est-ce qui justifient de tels changements ? Contacté, Nadir Boulegueroune, chef de cabinet de Mouad Bouchareb, répond : « la direction du FLN n’a fait qu’exercer son droit de regard. Elle a étudié à la loupe les résultats des primaires et a exercé ses prérogatives ».

Et d’ajouter : « À partir de là et après enquêtes administratives et sécuritaires, la direction a décidé de prendre les mesures nécessaires pour combattre le phénomène de l’argent sale. » M. Boulagroune ne donne de détails sur les candidats écartés que pour leurs liens avec l’argent sale.

En clair, le parti s’est débarrassé des candidats soupçonnés d’avoir des choses à se reprocher. Cette explication est loin de faire l’unanimité au sein de la première formation politique du pays. En interne d’autres arguments sont avancés pour justifier les changements. « La primaire a été mise en place du temps où le parti était dirigé par Djamel Ould Abbès. La nouvelle direction a décidé d’éloigner des candidats jugés trop proches de l’ancienne équipe », explique un ancien membre de la direction du FLN. « Je ne comprends pas la logique qui consiste à instaurer des primaires pour enfreindre, par la suite, les règles du jeu », renchérit un autre cadre du parti.

Outre les sénatoriales, M. Bouchareb s’occupe aussi de son projet de réunification du FLN. Selon son entourage, il continue à recevoir les personnalités du parti alors que des informations faisaient état de sa décision de suspendre ces consultations après les propos de Abdelaziz Belkhadem, tenus au siège du parti à l’issu de sa rencontre avec le nouvel homme fort du FLN, le 4 décembre dernier.

L’ancien SG du parti, avait réclamé l’exclusion des indus militants du parti, ce que certains responsables de l’instance dirigeante, n’ont pas apprécié. « Le coordinateur de l’instance reçoit tous les jours des militants et des cadres exclus ou marginalisés et ce, dans le cadre de sa volonté de réunification du parti et son ouverture à tous les militants sans exceptions», assure Nadir Boulegroune.

Le chantier du Congrès extraordinaire

L’autre chantier sur lequel planche le patron du parti est l’organisation d’un congrès extraordinaire réunificateur. Pour le moment, aucune date n’a été arrêtée. «Notre priorité, ce sont les sénatoriales. Après on s’occupera d’organiser un grand congrès réunificateur », affirme le chef de cabinet du patron du parti.

Au siège du FLN, la réflexion porte sur le 10e congrès et ses résultats. Parmi les sujets de discorde figure, la participation au congrès extraordinaire des membres du Comité central issu du 10e congrès du parti. Doivent-ils participer au congrès extraordinaire ou en être exclus ?

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